Portée par le département des Hauts-de-Seine, la plateforme numérique Juvenior doit contribuer à lutter contre l’isolement des personnes âgées.
L'idée est de proposer gratuitement au senior un accompagnement quotidien qui doit l'aider à bien vieillir en prévenant les fragilités grâce à un programme d’activités intellectuelles, physiques et sociales. L’utilisateur dispose d’un compte sécurisé qui lui donne accès à divers services (e-mail, chat, calendrier, fils d’actualités thématiques…). Sur l’aspect santé et bien-être, Juvenior propose des informations et conseils en matière de prévention, d’alimentation ou d’activité physique. Des modules incluant des questionnaires de dépistage pourront être intégrés, en lien avec des médecins locaux. La particularité de cette plateforme est de s’inscrire totalement dans l’environnement immédiat du senior et l’inciter à participer à des activités à proximité de son domicile. Un support téléphonique et des permanences d’accueil en centre-ville sont également là pour assurer le suivi et orienter la personne âgée selon ses problématiques du quotidien.
Première en France
« C’est la première fois qu’une collectivité accompagne un tel programme, en lien avec la recherche scientifique », souligne Patrick Devedjian, président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine qui soutient le projet à hauteur de « 300 000 euros pour l’année 2017 ». Durant 5 ans, une expérimentation va être menée dans les villes de Châtenay-Malabry et Fontenay-aux-Roses, auprès de 600 habitants volontaires âgés de plus de 75 ans (300 dans chacun des deux sites pilotes). Une évaluation en vue d’un éventuel déploiement à l’échelle du département sera menée par un comité scientifique coordonné par le Pr Olivier Dubourg, chef de pôle à l’hôpital Ambroise Paré (Boulogne-Billancourt). Sur les 224 000 seniors de plus de 65 ans résidants dans les Hauts-de-Seine, 53 % ont plus de 75 ans. « Entre 75 et 85 ans, 25 % des personnes sont en situation d’isolement et 14 % sont dépendantes », souligne-t-il. « Il faut désormais faire un effort sur la prévention pour vivre sans incapacité et perte fonctionnelle », insiste le Pr Dubourg.
Évaluation multidisciplinaire
« Le but de notre étude, c’est d’évaluer le bénéfice du programme Juvenior sur le maintien à domicile des seniors. L’objectif secondaire est d’étudier l’influence du programme sur la fragilité de ces personnes », précise-t-il. Une base de données expérimentale doit permettre de mener une évaluation multidisciplinaire des capacités de chaque membre Juvenior (problèmes de santé, mémoire, alimentation, autonomie, activité sociale). Le protocole d’étude en cours de finalisation prévoit des évaluations à 3 mois, 6 mois, 1 an puis une fois par an durant quatre ans. « Ces contacts permettront de vérifier si les volontaires continuent à utiliser la plateforme. Nous étudierons les évolutions en comparant les données par rapport à un groupe contrôle de 300 personnes ne bénéficiant pas d’un accès à la plateforme », ajoute le Pr Dubourg.
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