L'assistance médicale à la procréation (AMP) et la fin de vie ne doivent pas figurer dans la révision de la loi de bioéthique car il s'agit de questions sociétales et non médicales, a estimé ce 7 juin le président (LR) de la commission des Affaires sociales du Sénat, et médecin, Alain Milon.
« Je crois que les lois de bioéthique doivent concerner la bioéthique et non pas les débats sociétaux », a-t-il déclaré, précisant qu'il s'agissait d'un « avis personnel » et que la commission n'avait pas encore été saisie par le gouvernement afin qu'elle se prononce sur le projet de loi.
« Je souhaite que ni la PMA, ni l'euthanasie, ni la fin de vie, ni la GPA (gestation pour autrui) ne viennent polluer – excusez-moi du terme – des débats de la loi de bioéthique sur le transhumanisme, sur l'eugénisme, sur la recherche sur l'embryon », a-t-il poursuivi. « Il y a des sujets qui, dans l'avenir, auront beaucoup plus d'incidence sur l'avenir de l'humanité que le sujet sur la PMA ou la fin de vie », a-t-il jugé ; ces derniers peuvent être traités en dehors de la loi de bioéthique – ce qui est déjà le cas pour la fin de vie, estime-t-il.
Le sénateur du Vaucluse s'exprimait lors d'une réunion de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), à qui le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) vient de rendre son rapport de synthèse sur la consultation citoyenne.
Le Pr Jean-François Delfraissy, auditionné par l'OPECST, a explicité la démarche du CCNE. Si le comité avait hésité au début à inclure dans les États généraux ces deux sujets sociétaux, il lui a finalement paru « pas raisonnable de ne pas laisser la parole s'exprimer sur ces deux sujets qui intéressent tous nos concitoyens. On se retrouve en juin 2018 avec une série de questionnements qui touchent ces deux sujets, qui ne relèvent pas de la bioéthique et qui donc ne relèveront peut-être pas de la loi de bioéthique », a-t-il déclaré.
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