À la suite de la polémique concernant des touchers vaginaux et rectaux sans consentement sur des patientes sous anesthésie générale, qui a défrayé la chronique il y a quelques semaines, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) rappelle dans un communiqué les bonnes pratiques de cet examen clinique, notamment dans le cadre de l’apprentissage des futurs médecins.
Car c’est justement dans ce cadre que le bât blesse... L’origine de la polémique remonte en effet au printemps, lorsqu’un étudiant en médecine de l’université Lyon Sud sous-entendait dans un tweet que « plusieurs étudiants s’entraînaient à la chaîne sur une même patiente inconsciente ». En octobre dernier, Marisol Touraine qualifiait cette pratique pédagogique d’« inacceptable » et insistait sur l’intérêt de l’apprentissage par simulation.
Un geste également débattu aux États-Unis
La controverse sur l’intérêt du toucher vaginal a même été débattue outre-Atlantique, certains gynécologues américains qualifiant l’examen en routine d’inutile, voire de « contre-productif ».
Pour le CNGOF, l’intérêt médical de cet examen clinique est sans équivoque. « Son remplacement par des examens d’imagerie plus coûteux serait l’inverse d’un progrès. L’imagerie médicale ne donne pas les mêmes renseignements que l’examen clinique, souligne-t-elle. Elle ne peut venir qu’en complément de ce dernier lorsque c’est nécessaire. » Ainsi, l’instance appelle à continuer la pratique du toucher vaginal, « avec toute la compétence requise, en se donnant les moyens appropriés », à chaque fois que la situation le requiert et que, pour cela, la confiance reste indispensable.
Si elle considère que l’apprentissage de l’examen clinique et des touchers pelviens font partie de la formation de base du futur médecin, elle consent que « l’apprentissage doit se faire d’abord sur mannequin » et que chaque faculté doit disposer du matériel nécessaire.
Le CNGOF énonce les bonnes pratiques d’apprentissage
Lorsque cet apprentissage se déroule en situation « réelle », le collège distingue deux situations. Dans l’une, le toucher vaginal est nécessaire à la prise en charge médicale et l’étudiant, sous le contrôle de l’enseignant, contribue à cette prise en charge. Dans l’autre, le toucher vaginal, déjà réalisé une première fois par le praticien, est répété aux seules fins d’apprentissage de l’étudiant. Dans ce cadre, « il s’agit d’une pratique licite à partir du moment où elle est faite avec le consentement de la patiente et qu’elle n’est pas répétée de façon multipliée. Le caractère particulier de la consultation gynécologique nécessite de limiter le nombre d’étudiants qui accompagnent un enseignant ».
Dans le cas spécifique des patientes sous anesthésie générale, le CNGOF rappelle qu’« il ne doit pas y avoir d’apprentissage sans bénéfice clinique immédiat pour la patiente », sauf cas particulier, et exceptionnel, ayant fait l’objet d’un consentement « explicite » de la part de la patiente.
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