Le forum est né en 2010 de la volonté des Prs Jean-Louis Mandel et Israël Nisand de créer une structure de débat éthique associant le grand public aux chercheurs et aux scientifiques. Selon ce dernier, il est devenu, au fil des éditions, un véritable « festival de Cannes de la pensée bioéthique », rendez-vous incontournable de tous les acteurs de ce domaine.
Depuis sa première édition, en 2011, le Forum a accueilli 900 conférenciers et 67 500 personnes venues les écouter sur place, tandis que sa diffusion en direct sur le Web, lancée en 2014, a été suivie par près de 120 000 personnes. Structure unique en France voire en Europe, il organise aussi, toute l’année, une « veille » sur les questions de bioéthique, et a noué de nombreux partenariats au niveau régional, notamment avec des lycées. Les grandes conférences débats, particulièrement suivies, seront complétées cette année par des débats plus « intimistes », mettant deux spécialistes en vis-à-vis, ainsi que par des rencontres plus courtes entre un penseur et le public.
Frontière mouvante
Comme le rappelle le Pr Mandel, la notion même de normal et de pathologique est souvent une frontière mouvante en médecine, ne serait-ce qu’avec l’évolution des normes et des valeurs limites, parfois très arbitraires. La question de la « fabrique des maladies et des malades » sera donc elle aussi traitée lors des rencontres, qui exploreront plusieurs exemples concrets. « La demande de la reconnaissance du troisième sexe pour les personnes sexuellement ambiguës pose elle aussi la question du normal et du pathologique, et nous allons lui consacrer un débat, tout en sachant qu’il n’y a bien sûr pas de réponse définitive », relève le Pr Nisand, pour qui l’important est surtout de présenter les arguments et de dialoguer dans la clarté. De même, poursuit-il, alors que les diagnostics de « bipolarité » ont été multipliés par quatre ou cinq en quelques années, est-on pour autant capable de savoir réellement où se situe la limite entre le normal et le pathologique ? Plusieurs débats porteront justement sur ces concepts de « normalité » en santé mentale, avec, là aussi, des grandes conférences « plénières » et des rencontres dans un cadre plus réduit, favorisant les échanges directs.
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