« Je comprends la démarche (de François Lambert), et je l'entends, nécessairement. On a fait voter une loi (Leonetti-Claeys, NDLR) et nous devons trouver les formes pour que cette loi soit appliquée. Ça ne peut pas être le président de la République qui en décide : c'est l'équipe médicale, avec la famille – et nous savons les différends qui existent dans cette famille. Nous devons maintenant trouver une solution humaine et digne dans le cadre de la loi », a expliqué François Hollande, ce 19 janvier au micro de France Bleu Champagne-Ardenne, à propos de Vincent Lambert, en état végétatif depuis un accident de la circulation en 2008, et hospitalisé au CHU de Reims.
Le président de la République répond par média interposé à la lettre que lui a envoyée le 10 janvier, François Lambert. Dans ce courrier, le neveu de Vincent Lambert accuse le CHU de « faire tout ce qu'il peut pour se situer en dehors de la loi », notamment en ne reprenant pas la procédure collégiale, interrompue en juillet 2015 à la demande des soignants au motif que le climat était tout sauf serein et apaisé (le Dr Daniela Simon, successeure du Dr Kariger, avait d'ailleurs démissionné) ; ce malgré l'injonction de la Cour administrative d'appel de Nancy, le 16 juin 2016, de poursuivre la concertation. « Les décisions de justice ne valent rien si aucun moyen n'est mis en œuvre pour les faire appliquer. Et rien ne bougera au CHU sans qu'une décision politique courageuse ne soit prise », écrivait François Lambert à François Hollande, quelques jours après une nouvelle offensive au pénal des parents de Vincent.
Impressions contradictoires du neveu
« Mes impressions sont contradictoires, car ses propos peuvent me faire espérer, tout comme ils peuvent rassurer les parents de Vincent dans leur impression que rien ne se passera », a commenté François Lambert, après la sortie médiatique du président.
Le neveu lit, à regret, une tentative de François Hollande de résoudre « cette histoire à un conflit familial » et dire « que ce conflit devrait s'éteindre de lui-même, comme si c'était possible et comme si rien n'avait été tranché ».
« Ce n'est pas au président de décider d'un arrêt des traitements, c'est une évidence. Ce n'est peut-être pas à lui non plus de justifier à demi-mot l'illégalité dans laquelle se met le CHU », écrit-il, soulignant que François Hollande a les moyens directement ou via le ministère de la Santé de faire appliquer des décisions de justice. François Lambert ne renonce pas à tout espoir, en soulignant l'emploi du « nous » par la bouche de François Hollande. « J'attends donc ses propositions dans ce cadre pour obtenir le meilleur climat possible, imaginé avec pragmatisme et sans idéalisme », commente le neveu.
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