Un juge des tutelles du tribunal de Reims a été saisi ce mercredi par le parquet d’une mesure de protection pour Vincent Lambert, à la demande de l’équipe médicale en charge du patient en état végétatif.
Ce juge, magistrat indépendant du siège, pourra choisir, après expertise, de désigner un tuteur ou un curateur pour le patient victime depuis 2008 de lésions cérébrales jugées irréversibles par les médecins.
Le juge « devra instruire la demande avant de prendre une décision dans les prochaines semaines », a-t-on indiqué au parquet de Reims, confirmant une information du journal « 20 minutes ».
Si l’esprit de la loi est de favoriser la nomination d’un représentant issu de la famille, le contexte conflictuel qui oppose les parents, catholiques traditionalistes farouchement déterminés à maintenir en vie leur fils, et son épouse Rachel, soutenue par de nombreux frères et sœurs qui souhaitent une "fin digne" pour Vincent, risque de compliquer la tâche du magistrat.
Sécurité et sérénité insuffisantes
Alors que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait validé en juin dernier l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles de Vincent Lambert, l’équipe médicale a finalement refusé, fin juillet, de statuer sur sa fin de vie, en raison de pressions extérieures nuisant à « la sérénité ».
Le Dr Daniela Simon, responsable du service où est hospitalisé le patient, avait alors indiqué qu’elle souhaitait alerter le procureur de Reims pour réclamer des mesures de « protection globale et déterminer un référent qui pourrait représenter légalement » le patient.
Après la décision de la CEDH, les opposants à l’arrêt des soins avaient multiplié les actions, en mettant en ligne une vidéo de Vincent Lambert sur son lit d’hôpital, et en organisant une manifestation devant le CHU. Plusieurs évêques avaient également pris position en faveur de son maintien en vie. Par ailleurs, des sites Internet avaient relayé des appels à l’enlèvement et la séquestration des médecins ou de Vincent Lambert lui-même.
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