La téléconsultation, le télésoin et les applications numériques ont rencontré un regain d'intérêt de la part des soignants à la faveur de l'épidémie.
Remboursée et réglementée depuis 2018, la téléconsultation a connu un succès réel auprès des praticiens avec la crise du Covid-19, qui marque un avant et un après. Le nombre d'actes a explosé, passant de 40 000 sur le mois de février à un million sur la première semaine d'avril. Motivée, la profession veut croire, sans prôner la généralisation à tous crins, à la pérennité de la consultation à distance. « Beaucoup d'entre nous vont conserver cette activité, l'usage est là, prophétise le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Les médecins sont désormais équipés. Ils se sont rendu compte que cette pratique pouvait remplacer la consultation physique même si, ne l'oublions pas, il existe dans certains cas des limites. »
La crise a également accéléré les autorisations de télésoin (actes de télémédecine pour les autres professionnels de santé et auxiliaires médicaux). Actuellement, infirmiers, sages-femmes, orthophonistes et kinés sont autorisés à réaliser plusieurs actes par visioconférence ou par téléphone pour le suivi de leur patient. Il est encore tôt pour pronostiquer un usage régulier mais le potentiel est identifié. « Certains protocoles de rééducation ont trouvé leur place, nous ferons un bilan de la situation après la crise pour exploiter cette nouvelle pratique », précise Sébastien Guérard, président de la fédération des masseurs-kinésithérapeutes (FFMKR).
Le coup d'accélérateur numérique porte enfin sur le développement d'applications relatives à la pandémie. Plusieurs établissements ont instauré un suivi à distance de patients suspectés ou atteints du Covid-19 (Covidom à l'AP-HP puis généralisé sur le territoire, Covid AP-HM à Marseille, MHLink à Montpellier, etc.). Le domaine du recrutement a aussi vu ses codes bousculés avec la création des sites renfort-covid.fr ou faceaucovid.fr qui ont permis de trouver rapidement des volontaires pour assurer près de 40 000 missions dans les établissements. De quoi donner des idées pour le déconfinement, à l'heure ou les agents hospitaliers mobilisés depuis deux mois ont à tout prix besoin de souffler et qu'un poste de praticien hospitalier sur trois est vacant.
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