En accueillant leurs collaborateurs chinois lors de la 9e édition de Biovision à Lyon, dans le cadre du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine, quatre entreprises du G5 santé (1) ont démontré la vigueur des coopérations avec les chercheurs chinois (dans un pays au marché très prometteur dont la croissance pourrait dépasser 12 % par an d’ici à 2018 selon les projections du cabinet IMS Health).
Engagement au long cours
Ipsen, bioMérieux, Pierre Fabre et Sanofi, pionniers dans cette aventure, ont dévoilé les coopérations scientifiques qui les amènent à accélérer leur développement en Chine.
Ces quatre entreprises déjà implantées sur plus d’une trentaine de sites industriels à travers le pays promettent aujourd’hui d’y accélérer leurs investissements en recherche & développement et productionafin de « répondre aux très fortes attentes de la population chinoise qui guette les innovations dans le domaine des traitements, des vaccins et des diagnostics », a argumenté Marc de Garidel, P-DG d’Ipsen et président du G5 santé.
Pour Jean-Luc Belingard, P-DG de bioMérieux, dont le groupe cultive d’étroites relations avec la Chine depuis des générations, « l’engagement au long cours dans ce pays implique d’y investir et de s’y investir ». Xia Meng, directrice scientifique pour l’Asie et le Pacifique de bioMérieux, illustre cette démarche avec le test sanguin de dépistage du cancer colorectal mis au point sur place avec ses équipes (100 000 patients chinois décèdent chaque année de cette pathologie). Ipsen cite de son côté les collaborations scientifiques indispensables pour développer les solutions nouvelles en urologie.
Même enthousiasme chez Sanofi : Philippe Monteyne, vice président R&D France, se dit convaincu des multiples possibilités de développement clinique sur place. Chris Viehbacher, directeur général du groupe Sanofi, insiste sur le potentiel extraordinaire de ce marché alors que les universités chinoises forment désormais trois fois plus de médecins qu’aux États-Unis. « Raison de plus pour y être et s’adapter », affirme-t-il.
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Efforts
Ces entreprises du médicament qui se tournent vers l’Asie y trouvent des relais de croissance mais l’implantation dans ce pays mérite des efforts d’adaptation.
Alain Mérieux explique que « les accords de recherche et de développement dans le cancer, les cellules souches, le diabète ou encore les maladies du vieillissement reposent avant tout sur le respect et la confiance ». Deux préalables indispensables qui permettent aux entreprises de demander aux autorités chinoises d’assouplir un peu les règles. Par exemple, les longs délais d’obtention d’un prix de vente qui peuvent nécessiter deux ans de négociations ne facilitent pas les choses.
Mais pas de quoi décourager ces chefs d’entreprise, convaincues du potentiel. Même si la santé ne représente que 5 % du PIB de la Chine, 11 000 hôpitaux sont en construction. D’ici à 2050, 330 millions de Chinois auront plus de 65 ans.
(1) Cercle de réflexion qui rassemble les principales entreprises françaises de la santé et des sciences du vivant
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