POUR LA PREMIÈRE fois, des professionnels de santé (1 600, dont 400 généralistes et 600 spécialistes) ont été interrogés sur leur perception de l’entourage des patients. Sept pour cent des Français déclarent en effet « apporter une aide régulière et bénévole à un proche malade ou dépendant ».
Les professionnels de santé semblent très favorables à la présence de l’entourage, qui est bénéfique, utile, efficace et constitue une source d’information importante pour les soignants. Sa contribution est même considérée par 81 % des personnes interrogées comme un moyen, à terme, de réduire les dépenses de santé. L’entourage est d’ailleurs plus visible et interactif pour les soignants qu’il y a dix ans et appelé à se développer dans les prochaines années.
Les soignants rencontrent cependant certains obstacles qui les limitent pour prendre en compte l’entourage. Le manque de temps, d’abord. Certains marquent une opposition de principe, 23 % des soignants estimant que l’interaction avec l’entourage de la personne qu’il soigne ne relève pas de leur « mission » ainsi que 30 % du personnel paramédical.
La bonne distance.
Les soignants font également état des problèmes constatés chez l’entourage lui-même. Stress, absence de soutien, solutions de répit inexistantes… sont autant de difficultés qui expliquent l’épuisement des proches, relevé par 79 % des sondés. Le trio anxiété/insomnie/dépression est le problème de santé le plus fréquemment engendré chez l’entourage par la pathologie du patient.
Entre impliquer et préserver, reste à trouver la bonne distance, semble-t-il. L’entourage aurait peine, selon les soignants, à trouver une place parmi ceux qui ne savent pas, ne veulent pas (savoir), ne peuvent pas. Les médecins sont plus nombreux que les paramédicaux à trouver l’entourage envahissant ou infantilisant (68 contre 53 %). À l’inverse, 35 % des médecins disent rencontrer souvent ou régulièrement un refus de l’entourage de s’impliquer. Ce reproche est à moduler toutefois par le fait que la majorité des aidants affirment regretter l’absence de soutien des autres membres de la famille, « comme si "le" proche souffrait lui-même de l’absence des autres proches », remarquent les enquêteurs.
Les professionnels attendent du concret pour être en mesure d’aider l’entourage, notamment des outils d’informations pratiques sur des questions non médicales (administratives, droits, aides financières…) qui pourraient servir aux proches. Près d’un médecin sur quatre est convaincu qu’il devrait y avoir un volet spécifique consacré à l’entourage dans le futur dossier médical informatisé, notamment pour les patients ALD. Et puis, évidemment, la majorité des médecins (78 %) estiment qu’il est nécessaire de valoriser financièrement les consultations avec l’entourage.
* Résultats croisés de l’enquête IPSOS Santé auprès des professionnels de santé et BVA auprès des aidants.
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