Un an après l’adoption de la loi Bertrand sur la sécurité sanitaire des produits de santé, Alcimed, une société de conseil spécialisée dans les sciences de la vie se montre très critique. « Cette loi avait pour objectif d’éviter que ne se reproduisent des événements du type Mediator, et un an après son adoption, voilà que nous avons Diane 35 », tacle Vincent Genet, directeur de l’activité santé d’Alcimed.
« Avec cette loi,le gouvernement a voulu montrer qu’il allait agir », poursuit-il. Le paradoxe est qu’elle n’a finalement « apporté que peu de bouleversements sur la place et le rôle des industries de santé dans le système du médicament, pourtant tenues pour responsables de la situation de crise justifiant la réforme ». Le texte adopté en décembre 2011 sous l’impulsion de Xavier Bertrand est centré sur la responsabilité de l’administration et des autorités compétentes. « Il souligne que les contrôles et l’évaluation des médicaments sont en jeu, insiste Vincent Gent. Durant les débats, le gouvernement s’est défaussé de ses responsabilités en pointant du doigt l’industrie ».
Assumer les liens d’intérêt.
La société de conseil reconnaît que l’impact définitif de la loi « demeure difficile à mesurer en l’absence de plusieurs décretsd’application » comme celui sur les liens d’intérêt ou sur la visite médicale collective à l’hôpital. Si le rôle de l’industrie n’est guère modifié, la loi complexifie cependant ses procédures. Alcimed cite pêle-mêle les nouvelles exigences de transparence, le durcissement des conditions d’accès au marché, le suivi plus strict des médicaments une fois commercialisés, ou l’encadrement de l’information vers les professionnels de santé.
Le cabinet milite à sa façon pour la transparence des liens d’intérêt. « Plutôt que de conflits d’intérêts, nous préférons parler d’intérêts communs », note, un brin provocateur Vincent Genet. « Ces liens, il faut les assumer, voire les revendiquer, ils ne sont rien d’autre que le résultat d’un travail en commun entre l’industrie et le monde de la santé », conclut-il.
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