« Les personnes en fin de vie sont parfois euthanasiées, contre leur gré, en catimini, dans nos hôpitaux. Il est donc grand temps d’encadrer les quelque 4 000 euthanasies clandestines ». Ce tweet de Caroline Fiat a provoqué un véritable tollé sur le réseau, notamment auprès des médecins. La député de Meurthe-et-Moselle (France insoumise), par ailleurs aide-soignante, s’exprimait dans le cadre d’une proposition de loi « pour une fin de vie digne », présentée en commission par les membres de la France Insoumise.
Elle s’est fait vertement reprendre par le Conseil national de l’Ordre des médecins ce jeudi. « L’INED n’a jamais publié ce chiffre, il est faux », écrit le CNOM.
L’Ordre regrette vos propos. Les médecins agissent dans le respect des patients, de la déontologie et de la loi Claeys-Leonetti. L’INED n’a jamais publié ce chiffre, il est faux. Chacun peut exprimer ses opinions sur la fin de vie mais cela nécessite des arguments vérifiés. https://t.co/Wv128Bxwtw
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) January 25, 2018
Caroline Fiat fait référence à un document publié en 2012 de l’Institut national d’études démographiques, intitulé « Les décisions médicales en fin de vie en France ». Dans un tweet publié le 24 janvier, à 23h49, elle tente de s'expliquer.
Mais elle s’emmêle les pinceaux dans l’interprétation des chiffres (voir le tableau ci-dessous), extrapolant le pourcentage des décès liés l’administration de médicaments pour mettre délibérément fin à la vie à l’ensemble des décès en 2017 (plus de 600 000) et non pas, comme c’est le cas, aux seules décisions médicales en fin de vie. En 2010, ce chiffre s’élevait donc à 38 (0,8 % de 4 723) et non pas à plus de 4 000 (en réalité 4 800) comme l’annonce Caroline Fiat. Ce que nombre d'internautes lui ont fait remarquer.
L’Ordre a également tiqué sur la forme, les propos de la députée laissant entendre que les médecins euthanasiaient leurs patients « contre leur gré », « en catimini ».
Pas de quoi déstabiliser la députée de France Insoumise. Dans un nouveau tweet, publié hier soir, elle citait de nouveau le chiffre de 4 000 euthanasies en lui ajoutant, cette fois-ci, un conditionnel.
Lors du tweetlive hier #LoisFi il a été tweeté «4 000 euthanasies par an» en oubliant de préciser «seraient» donc au conditionnel toutes mes excuses pour cet oubli ce chiffre nous a été donné par ADMD lors de leur audition sur la base de l’enquête de l’INED https://t.co/NBsnsZRFgv
— Caroline FIAT (@CarolineFiat54) 25 janvier 2018
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