La ministre de la Santé Agnès Buzyn a demandé un « état des lieux » de l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aux Agences Régionales de Santé (ARS) a-t-elle indiqué ce 18 septembre, sur RMC/BFMTV.
Une éventuelle suppression de la clause de conscience des médecins relative à l'IVG n'est « pour l'instant pas prévue », mais « je veux m'assurer qu'il n'y a pas une augmentation du nombre de médecins qui font valoir la clause de conscience », « une information difficile à avoir », a-t-elle dit. « Je veux m'assurer que l'accès à l'IVG aujourd'hui est toujours aussi simple qu'il y a cinq ou dix ans », a-t-elle insisté.
Le Dr Bertrand de Rochambaud, président du SYNGOF, avait suscité la polémique la semaine dernière en reprenant à son compte l'assimilation entre IVG et homicide. Agnès Buzyn avait condamné « fermement ces propos » et rappelé que « l'IVG est un droit trop souvent menacé pour lequel il convient de ne relâcher aucun effort ». Le Dr de Rochambaud était revenu dans nos colonnes sur sa défense de la clause de conscience spécifique à l'IVG. « La clause de conscience ne saurait être un moyen de se soustraire à la loi et aux dispositions de la déontologie médicale » avait rappelé l'Ordre des médecins.
« Ce qui me rassure, sans me rassurer complètement, c'est qu'aujourd'hui le nombre d'IVG en France reste stable depuis dix ans », a précisé ce 18 septembre la ministre (212 000 actes réalisés en 2016, contre 215 000 en 2001) « Ça veut dire qu'il n'y a pas de difficulté d'accès, mais par endroits, il y a certainement des difficultés d'accéder à l'IVG dans des délais raisonnables ». Ce fut le cas cette année dans la Sarthe où l'activité d'IVG a été arrêtée en janvier à l'hôpital du Bailleul, après le départ à la retraite d'un médecin, et la décision de ses trois collègues de faire valoir leur clause. L'activité d'IVG devrait reprendre en cette fin septembre, a annoncé Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
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