ALORS que se profilent des négociations sur l’encadrement des dépassements d’honoraires, la Mutualité française, dont l’engagement est indispensable en vue d’un éventuel accord conventionnel (avec l’assurance-maladie et les médecins), est-elle disposée à jouer le jeu ? À l’occasion d’une réunion à Paris (1), Étienne Caniard, président de la FNMF, a levé un coin du voile sur ses intentions et posant plusieurs conditions de principe. « Nous assistons à une véritable banalisation des dépassements d’honoraires », souligne Étienne Caniard. Pour combattre cet « insidieux travail de sape de notre système de santé », la Mutualité réclame en premier lieu un « retour à une opposabilité (garantie de soins à des tarifs remboursés en cumulant régime obligatoire et complémentaires santé) et une attention accrue au parcours de soins », condition de son retour à la table des discussions. En corollaire, le patron de la Mutualité défend « une politique de juste revenu pour les médecins » qui prenne mieux en compte l’hétérogénéité des situations et fasse sorteaussique le paiement des actes techniques et chirurgicaux « corresponde à la valeur réelle de la prestation médicale ».
Autre requête majeure : « se diriger vers d’autres formes de rémunération », qui correspondent davantage à la prise en charge de la prévention et du développement des pathologies chroniques.
Ce n’est pas tout.La FNMF appelle de ses vœux « un plus grand rôle des complémentaires dans la contractualisation » (réseaux), une façon d’asseoir son rôle de gestionnaire du risque.
Si ces conditions sont réunies, « la Mutualité prendra ses responsabilités », assure son président sans plus de précisions.
Quid du secteur optionnel mis en place par le précédent gouvernement (extension de l’option de coordination incluse dans les contrats responsables) ? Étienne Caniard confirme son opposition totale à ce dispositif (que le gouvernement veut également revoir). Le président de la Mutualité préfère argumenter en faveur de mesures « métier par métier, condition d’exercice par condition d’exercice ». « Quand on parle de dépassements d’honoraires et de revenus, il n’y a pas de corrélation entre les deux, assure-t-il. Les biologistes et les radiologues, professions qui ont les revenus les plus importants, sont aussi celles qui exercent le plus en secteur I ».
(1) « Auditions privées », en partenariat avec « Le Quotidien » et Décision Santé
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