Aux États-Unis, alors que le nombre de cancer du col de l'utérus est en baisse, le nombre de carcinomes épidermoïdes oropharyngés augmente, selon un rapport sur les tendances des cancers associés au papillomavirus humain (HPV) aux États-Unis sur la période 1999-2015 publié par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Entre 1999 et 2015, le taux d'incidence des cancers liés au HPV a augmenté de 0,5 %/an, avec un nombre de cas passant de 30 115 à 43 371.
Le cancer du col de l'utérus était le plus fréquent des cancers liés au HPV en 1999, avant de connaître une baisse de 1,6 % du taux d'incidence par an. « La diminution du cancer du col de l'utérus de 1999 à 2015 représente une tendance continue depuis les années 1950 à la suite de la mise en place du dépistage », expliquent les auteurs. Le cancer du col de l'utérus est le seul cancer lié au HPV bénéficiant du dépistage.
Une forte augmentation annuelle des cancers oropharyngés chez les hommes
En 2015, le carcinome épidermoïde oropharyngé a pris la tête du classement des cancers liés au HPV, avec une augmentation annuelle de 2,7 % chez les hommes et de 0,8 % chez les femmes.
Concernant les autres cancers liés au HPV, le taux d'incidence a diminué pour les carcinomes épidermoïdes vaginaux (-0,6 %) et péniens (-0,2 %), mais a augmenté pour les carcinomes épidermoïdes vulvaires (+1,3 %), de l'anus (+2,9 % chez les femmes et 2,1 % chez les hommes).
Pour expliquer la hausse des cancers oropharyngés et de l'anus, les auteurs évoquent l'évolution des comportements sexuels. « Les relations sexuelles orales et anales non protégées sont des facteurs de risque d'infection par le HPV », précisent-ils.
Les chiffres ont été détaillés par tranche d'âge, ethnie et région. Concernant le cancer du col de l'utérus par exemple, les taux d'incidence restent plus élevés en 2015 chez les femmes hispaniques et noires que chez les femmes blanches en 2015. « Ces disparités persistantes suggèrent que les besoins en matière de soins de santé de certains groupes ne sont pas pleinement satisfaits », commentent les auteurs.
49 % des 13-17 ans correctement vaccinés
Par ailleurs, les CDC indiquent dans un communiqué que le nombre de personnes vaccinées augmente. En 2017, près de 66 % des 13 à 17 ans avaient reçu la première dose, mais seuls 49 % ont reçu toutes les doses recommandées. Des inégalités entre milieu rural et urbain sont également soulignées.
Aux États-Unis, la vaccination contre le HPV est recommandée chez tous les enfants de 11 ou 12 ans, avec un rattrapage possible de 13 à 26 ans pour les filles et de 13 à 21 ans pour les garçons. « La vaccination contre le HPV a été incluse dans le programme de vaccination systématique des femmes en 2006 et des hommes en 2011 », soulignent les auteurs. En France, le vaccin est uniquement recommandé chez les filles de 11 à 14 ans, avec rattrapage possible jusqu’à 19 ans, et chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes jusqu’à 26 ans. L'extension de la vaccination aux garçons hétérosexuels est étudiée par la Commission technique des vaccinations (CTV).
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