En 2017, le taux de chirurgie ambulatoire a progressé, mais sa croissance n'est pas suffisante pour atteindre l'objectif fixé par le gouvernement de 70 % en 2022. C'est l'Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA) qui alerte, dans un point d'étape qu'elle a publié courant juillet.
55,9 %, c'est le taux national de chirurgie ambulatoire pour l'année 2017, contre 54,1 % en 2016, soit une progression de 1,8 point. Plus de 3,5 millions de séjours ont été réalisés en chirurgie ambulatoire l'année dernière, soit 152 000 séjours de plus qu'en 2016.
Néanmoins, cette progression est nettement inférieure aux évolutions des années précédentes : 2,1% en 2014, 1,9% en 2015 et 2,2% en 2016. Le résultat de l'année 2017 « témoigne d'un tassement de la croissance de la chirurgie ambulatoire entre 2016 et 2017 », souligne le Pr Corinne Vons, présidente de l'AFCA.
Les évolutions de l'activité de chirurgie ambulatoire ont été très variables selon les actes.
En gynécologie, la chirurgie du sein et plus particulièrement le taux de mastectomie partielle enregistre une forte progression passant de 41,4 % à 47,2 % (+5,8 % en un an). En orthopédie, le taux ambulatoire de la chirurgie de l'Hallux Valgus est également à la hausse avec 57,8 % (+7,5 %). Celui de la ligamentoplastie du genou a bondi de 8,7 % et marque la plus forte progression des actes réalisés en ambulatoire en 2017.
« Mais d'autres actes stagnent comme l'arthroscopie », signale le Pr Vons, ajoutant que ce constat peut être lié à l'utilisation d'un redon par certaines équipes médicales.
Côté chirurgie digestive, l'activité ambulatoire augmente pour l'hémorroïdectomie (+6,1 %) et la cholécystectomie par laparoscopie (+5,1 %).
En revanche, en urologie, l'activité de l'ensemble des actes régresse. Ainsi, la résection de prostate chute à 1,1 % contre 4,4 % en 2016. « Le coût des consommables, fibres et lasers, qui permet la réalisation en ambulatoire de la résection transurétérale de la prostate est sans doute le facteur déterminant », explique le Pr Vons.
Investissements pour le matériel et l'organisation pour s'améliorer
Pour atteindre l'objectif de 70 % fixé par la ministre de la Santé, l'AFCA recommande de travailler sur la formation et d'investir. L'association conseille de mieux former les équipes (chirurgiens, anesthésistes, IDE, IBODE, IADE, secrétaires) des unités de chirurgie ambulatoire (UCA) à la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC), à la gestion des risques postopératoires des patients après leur retour à domicile ainsi qu'à la gestion des flux de patients « pour éviter des pertes de temps inutiles ».
Elle préconise aussi de mieux informer et éduquer les patients. « Il faut renforcer la période d'amont suivant les consultations chirurgicales et d'anesthésie préopératoires afin de mieux préparer les patients aux conséquences de la chirurgie », ajoute le Pr Vons. La structure plaide aussi pour une organisation et une communication plus fluide avec les professionnels de santé de ville (médecin traitant, infirmiers, kinés etc.).
Dernière suggestion, l'AFCA juge primordial de mettre la main au portefeuille pour le matériel chirurgical jugé « indispensable à certaines spécialités pour passer à l'ambulatoire ». L'investissement servira également à réaménager l'agencement architectural des UCA. Actuellement ces unités partagent un « bloc commun avec la chirurgie traditionnelle, sans vestiaire et sans salle de repos ». Pour autant, l'AFCA ne chiffre pas le budget dont les UCA ont besoin pour optimiser leur performance.
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