Rembourser les dettes de la Sécurité sociale ne modifiera pas le déficit structurel, qui impose des réformes. Il convient de rappeler que 250 000 salariés supplémentaires permettraient d’équilibrer les comptes de la branche maladie.
S’attaquer aujourd’hui à cette réforme, dans un contexte économique difficile, va constituer pour les chômeurs et les bas revenus une double peine : peine économique qu’ils supportent tous les jours dans l’affaiblissement de leur pouvoir d’achat ; à laquelle risque de venir s’ajouter la peine d’être mal soignés.
Il y a urgence avant toute chose de mettre à jour les gisements d’économies considérables qui existent, sans compromettre la qualité des soins ni l’égalité d’accès au système de santé. Il faut pour cela proposer des réformes de fond pour contenir les dépenses de santé et sauver la Sécurité sociale, dispositif républicain garantissant la démocratie.
4 branches, 4 problématiques
Les 4 branches de la Sécurité Sociale n’ont pas la même problématique :
1. L’assurance vieillesse a connu un déséquilibre provoqué par l’allongement de la durée de vie en retraite ; il a été pratiquement résolu ; mais le financement de la dépendance nécessitera des fonds supplémentaires.
2. La branche famille était équilibrée, mais elle s’est vue couper les vivres il y a 5 ans ; cette branche est victime depuis quelques années de la manipulation de ses recettes.
3. La branche AT-MP (accident du travail-maladie professionnelle) est une spécificité française, en ce qu’elle prend en charge le petit risque, ce qui n’existe pas dans les autres pays européens.
4. L’assurance maladie est la branche sur laquelle doivent porter les réformes structurelles.
Certaines réformes simples et non coûteuses permettraient de sauver l’égalité des soins ; il est indiqué :
- de scinder la Sécurité sociale pour rattacher ses branches à trois ministères, afin de leur donner les moyens de leur gestion, à savoir :
• un pôle famille,
• un pôle personnes âgées-handicap-dépendance
• et un pôle santé (maladie et accident du travail) ;
- de transférer les soins dentaires et optiques aux mutuelles en leur permettant d’identifier le soin ; c’est le seul secteur dans lequel le rôle des acteurs privés dans le financement des dépenses doit s’accroître ;
- de réorganiser les structures d’urgence, en y adossant des maisons de soins chargées de régler les problèmes médico-sociaux qui ne relèvent pas de l’urgence ;
- de poursuivre l’organisation du parcours de soins et de compléter le dossier médical informatisé ;
- d’organiser la santé des jeunes ;
- de réorganiser l’accès aux équipements lourds ;
- de développer un système de périnatalité efficace permettant de réduire, sans désagréments pour les mères, la durée d’hospitalisation après accouchement.
- de réduire l’inégalité entre les zones urbaines et les zones rurales.
Du courage politique
Il faut enfin faire un choix politique courageux et définir :
- qui a droit à l’accès aux soins en France,
- et ce qui justifie ou non un remboursement par la Sécurité sociale.
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