Elle était l’un des symboles de la féminisation du gouvernement Chirac de 1974, aux côtés de Simone Veil et Françoise Giroud. La Dr Annie Lesur, anesthésiste-réanimatrice, est décédée à l’âge de 95 ans, la semaine dernière. Née en 1926 à Saint-Honoré-les-Bains dans la Nièvre, Annie Lesur s’est très jeune engagée dans la Résistance. « Une période dont elle ne parlait presque pas. Son père était généraliste, très investi également dans la Résistance », raconte au « Quotidien » son fils, le Dr Étienne Lesur, médecin lui aussi.
Après des études de médecine à Paris, Annie Lesur devient anesthésiste. Une spécialité médicale encore toute jeune à l'époque, la majorité des anesthésies étant alors encore assurées par les infirmiers. Pendant plus dix ans, le Dr Lesur exercera comme chef du service d'anesthésie-réanimation à l'hôpital central des prisons de Fresnes, au côté de son mari, chirurgien général.
Soutien de Simone Veil
Son engagement politique, Annie Lesur le tien d’une rencontre. « Pendant la guerre, la famille avait accueilli chez eux Jean Lecanuet, alors jeune agrégé de philosophie », se souvient Étienne Lesur. En 1965, le futur candidat à la présidentielle face à De Gaulle et Mitterrand, créé le Centre démocrate. Annie Lesur y adhère et crée l’année suivante la section féminine du parti de centre droit.
Alors que Valery Giscard d’Estaing accède à la présidence de la République en 1974, son nouveau gouvernement, dirigé par Jacques Chirac, entend bien féminiser la politique. Le nom d'Annie Lesur est proposé par Jean Lecanuet - soutien de VGE pendant sa campagne - et elle entre au gouvernement. De juin 1974 à janvier 1976, elle sera secrétaire d’État chargée de l’Enseignement préscolaire. Parmi ses grands chantiers : « la création de milliers d’écoles maternelles, qui sont aujourd’hui entrées dans le cursus obligatoire, poursuit son fils. C’était visionnaire ». La Dr Annie Lesur soutiendra par ailleurs le droit à l’avortement et prendra la défense de Simone Veil, alors virulemment attaquée par des députés de droite et d’extrême droite.
Après un passage par la mairie de Paris - toujours sous l’égide de Jacques Chirac - Annie Lesur met fin ensuite à ses ambitions politiques. Elle terminera sa carrière comme inspectrice générale des affaires sociales.
Les obsèques du Dr Annie Lesur auront lieu le 14 septembre à 11 heures à l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou (Paris, VIIe).
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