On n’a certes pas attendu la crise du Covid pour se rendre compte des dysfonctionnements de la démocratie sanitaire dans l’Hexagone. Mais cette pandémie aura été un révélateur grandeur nature de la difficulté de l’exercice, a fortiori en période d’urgence. Depuis sept mois, les mesures contraignantes ont succédé aux dispositions les plus liberticides pour nos concitoyens. Après la fermeture des écoles, des bars et des cinémas, les Français ont dû rester bouclés deux mois chez eux au printemps, avant de se résoudre à la rentrée à l’obligation de port du masque pour tout le monde. Et un tiers d'entre eux eux doit désormais composer avec le confinement nocturne…
Face à cette avalanche de contraintes, nos concitoyens râlent un peu, mais ne semblent pas si récalcitrants. Le mouvement anti-masques a pris chez nous des proportions relativement modestes. Et le président lui-même ne manque jamais de se féliciter de l'exemplarité de son peuple. Tout de même, en annonçant la semaine dernière une énième entorse au contrat social, le chef de l'État a pris soin de rappeler le tarif auquel s’exposent les réfractaires au couvre-feu et la surtaxe qui visera le cas échéant les récidivistes…
La vérité, c'est que, depuis le début de l'épidémie, la persuasion comme la communication ne fonctionnent guère. Le bilan mitigé enregistré par StopCovid avec à peine 3 millions de personnes connectées -six fois moins qu’en Allemagne !- signe l’échec d’un dispositif facultatif et solidaire qui n’a pas su trouver son public. On s’interrogera par ailleurs sur le discours changeant des pouvoirs publics, autour des masques par exemple, mais aussi sur l'absence d’anticipation et le décalage avec les préoccupations réelles de la population… Pour éviter ces erreurs de com', sans doute eut-il été utile de tabler dès le départ sur le rôle intermédiaire du corps médical. Et, vu l'évolution de la situation, il n’est peut-être pas trop tard pour le formaliser.
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