C’est la rentrée des portes qui claquent et des réformes qui s’annoncent… Et, en ce début septembre, la sortie de Nicolas Hulot place un peu plus Agnès Buzyn en première ligne. Les deux ont d’abord en commun d’appartenir à la société civile. En soi ce n’est pas une grande originalité dans ce gouvernement, dans lequel un ministre sur deux n’est pas un « pro » de la politique. Mais cela oblige, un peu plus, ceux qui restent.
Plus clivant peut-être : l’ex-ministre de la Transition Ecologique comme son homologue de la Santé ont souvent été perçus comme les cautions « de gauche » d’Emmanuel Macron. En charge du plan pauvreté et de la réforme de la santé attendus mi-septembre et demain de celle de la dépendance et des retraites, Agnès Buzyn est donc plus que jamais attendue sur le terrain social. Objectif : réformer l’Etat providence, sans donner l’impression de le brader... Il en va de l’image d’un gouvernement de plus en plus brocardé, de ce côté-ci de l’échiquier, pour son libéralisme.
Dernier point commun entre la cancérologue et l’écologiste : l’un et l’autre évoluent dans des secteurs dans lesquels les lobbies sont puissants, et organisés. C’est, pour l’essentiel, ce qui a poussé le second à tirer sa révérence. Commentant cette démission, l’ancienne présidente de la HAS n’a caché ni sa tristesse ni sa compassion, lâchant une allusion aux couleuvres qu’elle a elle-même dû avaler du côté de Ségur… Sur les dossiers de santé publique, par exemple, elle devra dans les mois qui viennent, faire la preuve de son autorité. Et de ce point de vue là, il faut bien reconnaître que le départ d’Hulot ne la sert guère : comment en effet rendre crédible le virage de la prévention sans une politique antipesticides ou antipollution digne de ce nom ?
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