Les sénateurs voteront donc dans les prochains jours l'abrogation d'éléments centraux de la loi démocrate de 2010 avec un délai de deux ans. Mais il est peu probable que les républicains modérés, qui ont contribué à bloquer la réforme, approuvent une abrogation sans filet de secours immédiat pour les millions de personnes qui ont eu accès aux soins grâce à Obamacare.

24 % des Américains en faveur de Trumpcare

Les républicains avaient pourtant déjà réduit leurs ambitions pour tenter de tenir la promesse électorale de Trump. Ils avaient remisé tout projet d'abroger totalement Obamacare, se contentant d'annuler certains éléments de la loi de 2010, comme l'obligation individuelle de s'assurer, tout en conservant d'autres aspects populaires, notamment les aides individuelles, certes réduites, aux ménages les plus modestes.

Un grand écart qui n'a satisfait personne : les plus conservateurs dénonçaient un « Obamacare light », tandis que les républicains modérés, inquiets de l'impact potentiel de la loi dans leurs États, refusaient de couper l'herbe sous le pied des populations vulnérables. Mais aucun stratège républicain n'imaginait que la promesse soit si difficile à tenir et occupe encore le Congrès à l'été, presque six mois après l'investiture de Donald Trump.

De leur côté, les démocrates ont sommé leurs adversaires politiques de renoncer pour de bon, et de s'entendre avec eux. L'opinion américaine, elle, a évolué : selon un sondage du Washington Post, la moitié des Américains préfèrent désormais Obamacare au projet républicain, qui n'a les faveurs que de 24 % des personnes interrogées.