L’acte 4 du mouvement des gilets jaunes inquiète les professionnels de santé. Alors que des manifestants sont attendus à Paris demain, samedi 8 décembre, Agnès Buzyn a invité les « Français raisonnables » à ne pas se rendre dans la capitale.
« Le travail de nos forces de l’ordre doit être facilité et nous ne voulons pas que des manifestants se retrouvent piégés dans le jeu des casseurs et des extrémistes », a expliqué la ministre de la Santé dans un tweet diffusé ce vendredi.
J’appelle les Français raisonnables à ne pas venir manifester à Paris demain.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) December 7, 2018
Le travail de nos forces de l’ordre doit être facilité et nous ne voulons pas que des manifestants se retrouvent piégés dans le jeu des casseurs et des extrémistes. #StopViolences @radioclassique
Ce matin, invitée sur Radio Classique, elle a dit « craindre pour la vie des personnes qui pourraient se retrouver au milieu de scènes d’extrêmes violences ».
Le gouvernement dramatise-t-il la situation pour effrayer l’opinion publique ? Non, répond la ministre qui a exprimé de l’inquiétude pour les forces de l’ordre : elles « prennent de plein fouet une violence inadmissible, avec des gens qui appelent à casser y compris à casser des policiers avec des appels à une violence extrême ».
[]Les syndicats appellent au calme
Agnès Buzyn n’est pas la seule à s’inquiéter. Les organisations syndicales des professionnels de santé ont elles aussi appelé au calme avant les manifestations de samedi. Avec une mise en garde : « L’entrave à la circulation, en particulier des professionnels de santé, risque d’avoir des conséquences dramatiques. Rien ne peut justifier les violences récemment observées », écrit la CSMF dans un communiqué. Le Centre national des professionnels de santé (CNPS) condamne lui aussi les actes de violence qui « ne servent aucune cause et ne font rien avancer ».
Les hospitaliers par la voix du SNAM-HP et de la CMH lancent un appel au calme tout en appelant les pouvoirs publics à répondre à « la crise budgétaire, la crise démographique et la crise institutionnelle qui touchent de plein fouet l’hôpital, les médecins, les professionnels et les usagers ».
Des annonces pourraient-elles éteindre le mouvement des gilets jaunes ? « Ceux qui sont toujours sur les ronds-points réclament autre chose que des annonces. Il y a beaucoup de haine qui s’exprime et ça devient très irrationnel. Je ne sais pas à quel point une annonce pourra calmer les irréductibles », s’est inquiété Agnès Buzyn sur Radio Classique. La ministre a toutefois défendu le bilan du gouvernement, rappelant que le reste à charge en matière de soins était le plus bas d'Europe. « Nous n’avons peut-être pas été assez vite, nous n’avons peut-être pas su le dire simplement », s'interroge la ministre.
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