Chez les enfants, 25 % des cas de décès ou de séquelles graves liés à une infection bactérienne à méningocoque ou à pneumocoque auraient pu être évités si le calendrier vaccinal avait été correctement appliqué, selon une étude INSERM menée par le CHU de Nantes.
Au moment de l'étude, les vaccins anti-pneumocoque et anti-méningocoque C étaient recommandés, mais pas encore obligatoires. Dans un contexte de méfiance, cette publication dans « Paediatric and Perinatal Epidemiology » apporte un nouvel argument en faveur de la vaccination.
124 enfants inclus
Tous les enfants hospitalisés en réanimation pédiatrique entre 2009 et 2014 pour une infection bactérienne sévère dans la région du Grand Ouest de la France ont été recensés. Les chercheurs se sont intéressés spécifiquement aux infections au pneumocoque ou au méningocoque, qui représentent 65 % des infections sévères et sont ciblées par la vaccination. Ainsi, 124 enfants ont été au final inclus dans l'étude.
« Nous avons pu étudier le statut vaccinal de ces enfants et voir s'ils étaient à jour de leurs vaccins », raconte la Dr Fleur Lorton, pédiatre, chercheur au CHU de Nantes et première auteure de l'étude.
« Parmi l'ensemble des infections à pneumocoque ou à méningocoque, 15 % auraient pu être évitées si les recommandations vaccinales alors en vigueur étaient appliquées », indique la pédiatre. Et si l'on prend en compte uniquement les décès et les séquelles graves, ce taux monte à 25 %.
Vaccination inexistante ou incomplète
L'étude révèle par ailleurs que seuls 39 % des enfants bénéficiaient d'une protection vaccinale correcte. Pour les 61 % autres, la vaccination était inexistante ou incomplète. « La méfiance à l’égard des vaccins est probablement l’une des causes qui explique les vaccinations incomplètes. Mais il existe certainement d’autres facteurs qu’il serait important d’identifier et il faut faire attention à ne pas retarder la vaccination lorsqu'il n'y a pas de contre-indication », prévient la Dr Lorton. Elle appelle également à vacciner les enfants nés avant le 1er janvier 2018 et non soumis à la récente obligation vaccinale.
« Cette étude fait partie d'un travail plus global sur le parcours de soins des enfants souffrant d'infections bactériennes graves. Le but est de voir comment agir pour réduire ces infections et leurs conséquences néfastes », précise la Dr Lorton. « Nous espérons que l'obligation vaccinale aura un réel impact », note-t-elle.
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