ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES, projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), rapport Hubert sur la médecine de proximité, jeu de chaises musicales au gouvernement… de nombreuses cartes vont modifier le paysage politique et syndical dans les prochaines semaines. La XVIe université d’été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), à partir de demain et jusqu’à dimanche à Cannes, intervient à un moment crucial. « Comme toujours, cette édition va nous permettre de nous retrouver entre nous pour réfléchir à l’avenir, commente le Dr Michel Chassang. Car la vie ne va pas s’arrêter aux élections ». Le président de la Confédération est formel : « L’année qui vient, de pré-élection présidentielle, sera une année charnière pour le système de santé et la médecine libérale. Si les médecins nous donnent leurs suffrages et la majorité, nous serons en mesure de nous organiser pour sauver la médecine libérale extrêmement menacée ».
Une convention habitable.
Le syndicat a formulé 12 propositions contre la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) qu’il souhaite voir inscrites dans le prochain PLFSS. Parmi celles-ci, la Conf’ demande la suppression des stabilisateurs économiques automatiques qui repoussent d’au moins six mois les revalorisations d’honoraires ou encore que soit mis définitivement fin à l’obligation du signalement d’absences par les médecins ou au contrat santé solidarité (des mesures qui ont été simplement suspendues). « Il convient de rendre le système conventionnel habitable avant de songer à négocier une nouvelle convention l’an prochain », poursuit le
Dr Chassang.
L’université d’été va également permettre aux cadres confédérés de s’accorder sur les modalités pratiques des réformes en cours lors des tables rondes consacrées à la régionalisation ou à la rémunération des médecins, au développement professionnel continu (DPC) ou à la retraite des praticiens, en présence d’experts du monde de la santé.
Contrairement à la tradition, la CSMF n’a pas invité le ministre de la Santé à son rendez-vous annuel. Alors que Roselyne Bachelot a beaucoup perdu en popularité chez les médecins libéraux (Le Quotidien du 21 septembre), le syndicat n’a sans doute pas souhaité s’afficher à ses côtés aux moment même où les médecins votaient pour leurs élections professionnelles. Le Dr Élisabeth Hubert a pour sa part décliné l’invitation du syndicat à participer à un débat public avant la remise au président de la République de son rapport sur l’avenir de la médecine de proximité. L’invité politique majeur de la Confédération sera donc un autre ancien ministre de la Santé : Xavier Bertrand. La participation du secrétaire général de l’UMP, toujours apprécié des médecins, est « hautement symbolique », confie Michel Chassang. Cette présence est-elle fortuite ou significative d’un changement de cap du gouvernement à l’égard des médecins ? L’avenir le dira.
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