Les affiches des opérateurs annonçant le déploiement de la 5G fleurissent dans les agglomérations françaises. Pas dans toutes puisqu’un certain nombre d’entre elles, Lille par exemple, comme l’ont fait d’ailleurs certains cantons suisses, ont imposé un moratoire au nom du principe de précaution.
La 5G est devenue un cas d’école, cristallisant le débat sociétal sur les risques et les bienfaits de l’innovation et ses conditions de diffusion. Mais a-t-on encore le temps d’attendre, sauf à rester sur le bas-côté de l’histoire, alors que nous vivons dans un monde globalisé ; d’autres pays, au premier rang desquels la Corée du Sud, ayant déjà pris une longueur d’avance ?
A-t-on encore le choix alors que, comme beaucoup d’entre nous ont déjà pu l’expérimenter lors d’évènements sportifs ou culturels, dans des gares, des lieux ou des moments de grande affluence, la 4G est déjà en voie de saturation ? La banalisation du télé-travail et donc l’intensification des flux de données ne vont pas améliorer la situation… Nous avons déjà dépassé le point de non-retour.
Plutôt que de se focaliser sur les dangers hypothétiques et non prouvés, prenons en considération les apports de la 5G. Dans le domaine de la santé ils sont de trois ordres : un accès aux soins facilité, une meilleure qualité des soins et un suivi des patients plus performant.
La 5G va faciliter l’accès aux soins en abolissant les distances, contribuant ainsi à résorber les zones de déserts sanitaires qui parsèment notre pays et à pallier la pénurie d’expertise médicale qui en résulte. Véritable autoroute de circulation de l’information avec des temps réduits de latence et de transmission de données de masse, elle conditionne le développement de la téléconsultation.
En facilitant le transfert d’images, elle rendra la médecine d’urgence plus performante en permettant, à distance toujours, et sans délai, la réalisation d’un diagnostic plus complet et une prise en charge plus rapide et efficace, sur le lieu de l’accident et dès l’arrivée de la victime à l’hôpital. Parce que le temps de transmission d’une instruction est quasi simultané (0,01 seconde v/ 0,27 avec la 4G), la 5G permettra de démocratiser les opérations à distance, rendue plus sûres, et augmentera ainsi la disponibilité d’un médecin en réduisant ses temps de déplacement.
Un nouveau souffle pour la médecine d'aujourd'hui
Le déploiement de la 5G améliorera l’efficacité médicale grâce à un meilleur suivi des patients en accompagnant la démocratisation et la diffusion d’objets connectés ou Iot pour « Internet of things », capteurs et diffuseurs de données vers une application mobile ou un service de surveillance. De l’ordre de 30 milliards dans le monde à l’heure actuelle, ils ont été multipliés par trois en trois ans et ce n’est pas fini. Pour les bien-portants c’est le podomètre et bracelet digital pour sportif, la balance intelligente pour adulte, le vêtement connecté pour bébé, le glucomètre…
Les données médicales des patients, elles, seront collectées et analysées avec l’objectif de prévenir les maladies. Les patients et les équipes médicales qui les suivent pourront, grâce à des capteurs portés 24/24, dépister des anomalies ou suivre leur maladie en direct. La 5G donnera un nouveau souffle à la médecine d’aujourd’hui en la rendant plus préventive, performante et personnalisée. En rupture avec le statut passif de sujet souffrant qui fut le sien, elle rendra à l’individu une part d’autonomie et de responsabilité.
Mis à part les suspicions, non confirmées à ce jour, de risques électro-magnétiques et leur impact potentiel dans la boulimie énergétique du secteur numérique qui représente d’ores et déjà 7 % de la consommation mondiale d’électricité, selon un rapport de Greenpeace publié en janvier 2017, la 5G n’est pas un danger en soi. Ce n’est qu’un outil et un support. Il sera ce que nous en ferons. Il revient bien sûr à l’État d’en réguler les usages comme par exemple en imposant dans les cahiers des charges des opérateurs l’installation d’antennes 5G même dans les zones géographiques plus isolées, moins habitées et donc moins rentables. Il revient aussi à chacun d’entre nous, de l’utiliser de manière raisonnée, en évitant d’en faire un nouveau moteur de notre modèle consumériste.
Article suivant
Les ondes de la téléphonie mobile : prochain scandale sanitaire international
La médecine de demain ne peut se passer de la 5 G
Les ondes de la téléphonie mobile : prochain scandale sanitaire international
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes