ÉTRANGE semaine en matière de relations entre le ministère de la Santé et les syndicats de médecins libéraux. Après avoir analysé les résultats des élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS), Roselyne Bachelot a entamé une série d’entretiens avec les principaux leaders, au risque de froisser la susceptibilité de certains d’entre eux.
Le Syndicat des médecins libéraux (SML) dit avoir « décliné poliment la convocation hâtive du ministère », initialement prévue le 13 octobre « n’y voyant que précipitation et volonté de brouiller le message » des électeurs. Le syndicat devrait néanmoins rencontrer Roselyne Bachelot le 20 octobre.
Ce ne sera pas le cas de l’UMESPE, branche spécialiste de la CSMF. Après avoir réuni son bureau, le syndicat de spécialistes a décidé de « rompre toute relation » avec le ministère de la Santé et le gouvernement actuel. Dans une longue lettre argumentée que Roselyne Bachelot recevra aujourd’hui, le
Dr Jean-François Rey, président de l’UMESPE, explique point par point, à ses yeux, les raisons de cette rupture : mépris des spécialités cliniques de proximité, division artificielle du corps médical, non-règlement de la crise assurantielle dans les spécialités à risque, baisse des tarifs des radiologues et biologistes, blocage du secteur optionnel, présentation « partiale » des résultats des élections… En fin de courrier, le Dr Rey réclame un « changement de politique ». La CSMF qui doit rencontrer Roselyne Bachelot seulement jeudi prochain, 21 octobre, ne devrait donc pas envoyer de délégation spécialiste.
Bachelot se réjouit des collèges.
Le BLOC en revanche, qui a gagné les élections dans le collège AOC avec 57 % des voix, a été reçu dès mardi dernier au ministère de la Santé. Son coprésident, le Dr Jean Marty, également patron du SYNGOF (obstétriciens), a évoqué un entretien « chaleureux » avec Roselyne Bachelot. « Notre approche métier est très bien perçue, ajoute-t-il. La ministre s’est félicitée de l’existence des collèges et elle tend les faire vivre car il y a des attentes et des besoins identitaires ». Plusieurs sujets ont été évoqués rapidement : l’inadaptation de la CCAM technique, le retard tarifaire, le parcours de soins, la RCP. Pour le Dr Marty, le fait que, dans cette séquence politique, la ministre ait reçu Le BLOC en premier « a un sens ». La ministre a confirmé à ses interlocuteurs le lancement imminent de l’enquête de représentativité syndicale. Le BLOC réunit « tous les critères administratifs requis » pour se qualifier chez les spécialistes, affirme le Dr Philippe Cuq, autre dirigeant de ce syndicat.
Aujourd’hui, Roselyne Bachelot doit rencontrer le Dr Claude Leicher, président de MG-France ; demain ce sera au tour du Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF, d’entrer dans le bal.
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