NOËL A RÉSERVÉ cette année une bien mauvaise surprise au CHU de Toulouse. En pleine trêve des confiseurs, l’ARH (agence régionale de l’hospitalisation) a suspendu l’activité de chirurgie cardiaque pédiatrique de l’hôpital qui fonctionnait depuis juillet dernier. Ce service était le résultat d’une fusion entre l’hôpital public et la clinique privée Pasteur ; il rassemblait six spécialistes, comprenait une dizaine de lits et prévoyait de réaliser 200 interventions annuelles (« le Quotidien » du 29 septembre 2009).
Dès son ouverture, le CHU s’était engagé à mettre en uvre des aménagements importants pour être en conformité avec les décrets relatifs aux activités de soins en chirurgie cardiaque. Notamment en créant une unité de soins intensifs en cardiologie et une salle de cathétérisme d’ici la fin de l’année 2010. Un calendrier jugé trop lent par l’ARH, qui rappelle dans son communiqué que « le délai de mise en conformité a expiré le 27 janvier 2009, mais que le CHU a déposé son dossier le 30 juin 2009, sans répondre intégralement à sa mise en conformité », ajoutant qu’elle ne pouvait « que regretter que le CHU n’ait pas, dans le délai légal de trois années, pu arriver à une conformité totale ».
De leur côté, les présidents des communautés médicales du CHU et de la clinique Pasteur viennent d’écrire à la ministre de la Santé pour lui demander à être reçus. « Cette suspension d’activité est lourde de conséquences en termes de santé publique car elle conduit à l’arrêt brutal de l’activité d’un centre en pleine expansion, dont la qualité n’est pas remise en cause », déplorent-ils.
Jean-Jacques Romatet, le directeur du CHU se dit lui aussi très surpris. « L’ARH estime que l’on n’est pas allé assez vite et a opté pour une application mécanique du décret sur la conformité en chirurgie cardiaque. C’est vrai que cette mise en conformité n’était pas tout à fait achevée chez nous, mais les choses étaient en cours. En arrêtant l’activité, l’ARH casse un élan ambitieux porté par une équipe public/privé, cela nous affecte beaucoup », a-t-il indiqué. Jean-Jacques Romatet a immédiatement envoyé une demande de dérogation à l’ARH, afin de poursuivre l’activité en toute sécurité.
Face à l’urgence, plusieurs enfants ont été transférés vers les centres de Bordeaux et de Marseille pour y être pris en charge. L’ARH conseille quant à elle au CHU de déposer un nouveau dossier conforme avant le 28 février.
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