« Nos services de santé brûlent et le gouvernement regarde ailleurs. » Par une référence cocasse à Jacques Chirac, le député socialiste Boris Vallaud a justifié mardi dernier la présentation par son groupe d'un « plan d'urgence pour l'hôpital et l'autonomie ».
Les mesures avancées sont présentées par l'élu landais comme un « authentique chemin de sauvetage ». Car pour sauver l'hôpital public, « notre patrimoine et notre bien commun », les parlementaires PS comptent d'abord sortir le chéquier. Ils proposent ainsi d'augmenter de « 1,5 milliard d'euros par an pendant trois ans » la capacité d'investissement des établissements de santé.
Jugeant « en déconnexion avec la réalité » le sous-objectif hospitalier de 2,1 % fixé par le gouvernement, Boris Vallaud et ses collègues préconisent un taux de progression de 3,1 % pour les dépenses du secteur en 2020, ce qui représenterait un effort supplémentaire de 840 millions d'euros. Celui-ci permettrait de « prendre des mesures catégorielles dès 2020 à destination des infirmières et des aides-soignantes ». L'objectif d'une hausse de 300 euros des salaires est un « objectif légitime sur plusieurs années », explique le député, qui assure travailler avec le collectif inter-urgences.
Les élus PS n'oublient pas la question du grand âge. Ils proposent un soutien de 550 millions d'euros annuels pour les services d'aide et d'accompagnement à domicile, une hausse de 25 % du taux d'encadrement soignant dans les EHPAD (au lit du malade, soit 80 000 postes supplémentaires) d'ici à 2024 et un plan de rénovation de trois milliards d'euros sur 10 ans. Pour financer ce plan, les parlementaires envisagent le report de deux ans du remboursement total de la dette sociale (prévu initialement pour 2024).
Au-delà du « geste nécessaire dès 2020 », le groupe socialiste appelle de ses vœux la tenue d'états généraux de l'hôpital afin de repenser en profondeur son financement et ses missions. « Nous lançons un appel à tous les parlementaires, exhorte Olivier Faure, premier secrétaire du PS, député de Seine-et-Marne. Dans ce moment de vérité il faut que chacune et chacun soit au rendez-vous ».
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