Réseaux de soins

Le réquisitoire d'un économiste 

Publié le 05/12/2016
Article réservé aux abonnés

L'économiste de la santé Frédéric Bizard dénonce les conclusions d'un récent rapport présenté par l'Observatoire citoyen des restes à charge, qui faisait état d'une baisse des prix en optique, dentaire et audioprothèse mais aussi d'une diminution du reste à charge des patients grâce aux réseaux de soins. « Je dénonce les dangers des réseaux car ils sont un levier pour privatiser le système de santé », estime Frédéric Bizard.

Loin de garantir des économies, les réseaux de soins entraînent un accroissement des dépenses de santé, assure ce spécialiste de la protection sociale. « Ils conduisent inévitablement à augmenter les volumes du fait d'un effet recours comme on a pu le constater sur le marché américain depuis des années », argumente-t-il.

L'enseignant de Sciences Po estime également que les réseaux n'améliorent pas la qualité des prestations « Le réseau n'a aucun intérêt à privilégier la qualité puisque son seul objectif, c'est de faire baisser les prix. » Selon lui, ces filières fermées sont susceptibles d'entraîner une « médecine à deux vitesses ». « La modulation des remboursements servira de levier pour enfermer la classe moyenne dans les réseaux », croit savoir l'économiste.

Frédéric Bizard estime que cette forme de contractualisation – dont les médecins sont pour l'heure exclus par la loi Le Roux – constitue une sérieuse menace sur la liberté de choix des professionnels de santé et sur leur indépendance.

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9540