Les hôpitaux bulgares à la diète

Publié le 30/05/2010

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Crédit photo : S TOUBON

Le parc hospitalier bulgare, hypertrophié, a besoin d’une cure urgente d’amaigrissement, estime Anna-Maria Borissova, la nouvelle ministre de la Santé bulgare rencontrée dans le cadre du « Health executive summit » en marge d’Hôpital Expo. « La Bulgarie a beaucoup trop d’hôpitaux – 414 aujourd’hui, contre 311 en 2005, relate la ministre . Nous établissons une nouvelle carte hospitalière de façon à garder la moitié des hôpitaux traitant de maladies lourdes. L’autre moitié sera transformée en structures de soins de longue durée. Une fois la carte arrêtée, il ne sera plus possible de créer de nouveaux hôpitaux. Les futurs hôpitaux privés vont devoir s’autofinancer. » La Bulgarie, membre de l’UE depuis 2007, subit durement la crise économique (son PIB devrait à nouveau chuter cette année). La corruption n’arrange rien, mais le sujet reste tabou. « Sûrement que cela existe. Mais quand on aura mis bon ordre dans le système de santé, cela n’existera plus », élude la ministre. Anna-Maria Borissova se montre plus prolixe à propos de l’exode des blouses blanches. « Chaque jour, dit-elle, un médecin quitte la Bulgarie pour la France, l’Angleterre, la Norvège, la Belgique. Nous formons de bons médecins, et vous nous les prenez. Il nous manque 50 % d’infirmières qui partent pour l’Allemagne et l’Angleterre ». La ministre bulgare compte-t-elle sur Bruxelles pour y « mettre bon ordre » ? « J’attends surtout de moi-même et de mes réformes pour faire en sorte que les médecins ne soient pas tentés de partir », répond-elle laconiquement. Un médecin bulgare exerçant à l’hôpital public gagne en moyenne 450 euros par mois, pour 60 heures de travail par semaine. Les revenus sont équivalents en clinique privée, avec un volume horaire supérieur.

D. CH.