Pertinence et qualité des soins

Les maisons de santé planchent sur leurs indicateurs 

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Publié le 15/03/2018
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Tous motivés : une soixantaine de professionnels de santé – dont une dizaine de médecins – se sont retrouvés dans un atelier interactif consacré aux indicateurs de qualité des soins des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Que choisir ? Comment s'organiser ?  

Ce remue-méninges proposé par la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), lors de ses récentes journées nationales à Nantes, a permis de cerner des notions parfois techniques et d'imaginer des indicateurs de qualité pertinents. « Demain, les équipes pluriprofessionnelles devront savoir ce qu'elles produisent et évaluer leurs actions d'amélioration », cadre le Dr Pascal Gendry, président de la Fédération. 

Unanimes, les participants ont considéré qu'un indicateur permet de mesurer un état de santé, une pratique ou la survenue d’un événement. Il doit donc être « simple, spécifique, mesurable, acceptable et reproductible », tout en répondant à un objectif précis. « L’indicateur doit avoir du sens pour les professionnels, souligne le Dr Catherine Grenier, directrice de l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins (DAQSS), au sein de la Haute autorité de santé (HAS). Il doit permettre de valoriser la maison de santé par rapport à d’autres modèles organisationnels, aider dans la pratique quotidienne ou encore montrer aux usagers et aux régulateurs un résultat de santé meilleur que d’autres organisations ». 

Trois familles 

À ce stade préliminaire, les participants envisagent trois types d'indicateurs de qualité : ceux liés au fonctionnement (secrétariat, application des protocole de soins…) ; des indicateurs de résultats cliniques (hospitalisations évitables, événements indésirables, taux de couverture vaccinale…) ; enfin des indicateurs de satisfaction des patients (délai de réponse téléphonique, accueil des soins non programmés, etc.). « La satisfaction, c'est le ressenti mais aussi l’expérience du patient et le résultat de santé comme la reprise d'une vie normale », explique Catherine Grenier. 

Dans le chantier qui s'ouvre de collecte massive des données, la qualité des systèmes d’information peut devenir un obstacle insurmontable. « L'extraction des données n'est pas toujours automatique, nous devons tout pointer à la main », ont déploré des participants. La HAS reconnaît que tous les outils nécessaires ne sont pas disponibles. « Il est nécessaire d'exprimer les besoins auprès des éditeurs de logiciels », explique Catherine Grenier.

Les choses bougent : la Fédération des maisons et pôles de santé a signé une convention avec la HAS pour accompagner les équipes dans l'élaboration de ces indicateurs de qualité. Un guide devrait voir le jour prochainement.  

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin: 9648