La journée de grève des radiologues libéraux, ce jeudi 23 mars, est considérée comme un franc succès par la profession. « 80 % des cabinets sont fermés en France », revendique leur Fédération nationale (FNMR), à l'initiative de ce mouvement, qui évoque une grogne « sans précédent ».
« Les médecins radiologues ont répondu très massivement à notre appel, affirme le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération. Cette mobilisation prouve leur exaspération face au diktat de l'assurance-Maladie de baisser les forfaits techniques. »
La FNMR avait appelé les radiologues à cette journée morte et à entamer une grève de la prise des rendez-vous téléphoniques pour les IRM jusqu'au 31 mars pour protester contre les nouvelles décotes tarifaires imposées par la CNAM pour un montant total de 50 millions d'euros. Contacté par « le Quotidien » ce jeudi, le ministère de la Santé n'a pas confirmé les estimations de la FNMR, ne disposant pas, comme pour l'hôpital, d'outils permettant de mesurer la mobilisation des libéraux en grève.
Soutien massif du corps médical
Déjà soutenus par les centrales polycatégorielles (CSMF, FMF, SML), les radiologues avaient reçu de nouveaux appuis ces derniers jours parmi les spécialités. L'UMESPE, branche spécialiste de la CSMF, voit dans la radiologie, « attaquée depuis plusieurs années par les pouvoirs publics », un « emblème de la médecine spécialisée libérale ignorée et rudoyée ». Les décotes tarifaires imposées grâce à l'article 99 du dernier budget de la Sécu sont perçues comme une menace contre la profession dans son ensemble. « Demain, d’autres décisions du même type pourront être prises à l’encontre d’une autre spécialité », ajoute l'UMESPE, qui attend du prochain président de la République qu'il supprime cette « mesure discriminatoire ».
Les syndicats de pédiatres (SNPF) et de médecins ORL (SNORL) ont également fait front avec les radiologues, dénonçant une « vision purement comptable de l'exercice libéral ».
Le Centre national des professions de santé (CNPS), l’intersyndicale des libéraux de santé, estime que « le cas des médecins radiologues », constitue un « précédent inédit » de mise sous tutelle du système conventionnel comme l'a été le règlement arbitral imposé aux chirurgiens-dentistes. Il est temps de « redonner confiance et crédibilité » à la convention, affirme l'instance présidée par François Blanchecotte.
Dans les établissements aussi, le coup de rabot tarifaire ne passe pas. Le Syndicat des radiologues hospitaliers (SRH) se dit solidaire de ses confrères libéraux. Il prépare « d’autres modes d’action pour combattre ces décisions tarifaires exagérément pénalisantes pour l’imagerie ».
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