« C’EST UN RÉSULTAT important, s’enthousiasme le Pr Jean-François Delfraissy. Il arrive après une série d’essais sur les microbicides qui depuis vingt ans ont tous été des échecs soit en raison d’une absence d’effets de protection soit même à une surcontamination. »
Tout comme l’essai sur la circoncision à Rio ou l’essai du vaccin Thaï à Paris, l’essai sur le gel microbicide contenant un antirétroviral, le tenofovir (1 %) va sans doute constituer l’événement de la Conférence de Vienne. « C’est un espoir pour les femmes. Pour la première fois, un outil de prévention qui peut être contrôlé et mis en œuvre par elles semble avoir des résultats positifs », se réjouit le directeur de l’ONUSIDA, Michel Sidibé.
L’étude de phase IIb, réalisée en Afrique du Sud, tentait de mesurer l’efficacité et la tolérance versus placebo d’un gel microbicide, contenant un antirétroviral, le tenofovir (1 %) auprès de 889 femmes âgées de 18 à 40 ans. Les données publiées dans « Science express » du 19 juillet montrent, de façon inédite « et sans équivoque, qu’un gel vaginal a pu bloquer la transmission du VIH », s’enthousiasme John Cohen dans « Science », parlant de « victoire » contre le virus.
Le risque d’être infecté a été diminué de moitié dans le groupe des femmes qui ont reçu du gel contenant l’antirétroviral. L’incidence de l’infection à VIH était de 5,6 % dans ce groupe, à comparer aux 9,1 % du groupe placebo. De plus, celles qui ont suivi plus régulièrement le protocole ont été mieux protégées que les autres, avec une réduction du risque de 54 % (adhésion supérieure à 80 %) et de 38 et 28 % en cas d’adhésion moyenne ou faible. Globalement, les femmes ont moyennement (environ 50 %) respecté le protocole contraignant de cet essai, CAPRISA 004, qui imposait l’application du gel au maximum 12 heures avant un rapport sexuel et 12 heures après.
Les résultats de cet essai ouvrent de nouvelles perspectives dans la recherche sur les microbicides et la prévention notamment au Sud. La moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde sont désormais des femmes. « Il est urgent de confirmer ces résultats », soulignent l’Organisation mondiale de la santé et l’ONUSIDA. Une fois qu’ils le seront, « nous travaillerons avec les pays et les partenaires afin d’accélérer l’accès à ces produits », a promis Margaret Chan, la directrice générale de l’OMS.
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