À l'occasion du salon hospitalier de la Paris Healthcare Week, la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère) a fait le point sur l'infirmier en pratique avancée (IPA), nouveau métier intermédiaire de niveau master prévu par la loi de santé.
Le gouvernement espère créer 5 000 postes d'IPA dans les équipes de soins libérales et hospitalières à l'horizon du quinquennat. Après concertation avec les professionnels, les projets de décret et d'arrêtés qui définissent le périmètre de ce « super-infirmier » sont en lecture au Conseil d'État (parution attendue fin juin).
La DGOS a apporté des précisions sur la formation des IPA. Une dizaine d'universités devraient ouvrir un master dès la rentrée 2018, accessible à tous les infirmiers diplômés d'État ayant trois années d'expérience. Le diplôme devra obligatoirement comprendre une mention sur les pathologies chroniques stabilisées, la prévention et les polypathologies courantes en soins primaires.
L'IPA pourra intervenir dans deux autres champs optionnels : oncologie et hémato-oncologie ; maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale. Sorti du décret par « défaut de consensus sur le champ d'exercice avancé » entre médecins et paramédicaux, le volet santé mentale et psychiatrie sera proposé au mieux en 2019, a expliqué la directrice de l'offre de soins Cécile Courrèges.
Le paiement à l'acte pas adapté
Après avoir défini le cadre d'exercice et de formation, la question du financement se pose déjà. Pour les IPA libérales, des négociations conventionnelles ad hoc auront lieu au plus tard en 2019. Ségur penche pour la création d'un forfait, « plus logique pour un suivi annuel », plutôt qu'une rémunération à l'acte, « pas adaptée à cette pratique ».
Inquiets pour leur pré carré, les médecins libéraux avaient réussi, dans la dernière ligne droite des discussions, à renforcer leur tutelle dans le suivi des patients. « On a eu toutes les peurs, tous les fantasmes et des expressions très contradictoires, commente Cécile Courrèges. C'est normal, on touche à l'exercice des uns et des autres. Écrire noir sur blanc qu'un IPA pourra adapter et renouveler une prescription médicale, imaginez ce que cela représente ! Une chose est certaine : l'IPA est responsable des actes qu'il exerce. »
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