La lombalgie commune est une pathologie fréquente, les enquêtes menées ces quinze dernières années montrent que plus de la moitié de la population française a eu au moins un épisode lombaire douloureux au cours de l’année passée (2, 3). Même si dans 90 % des cas, les lombalgies aiguës guérissent spontanément en un mois (4), le risque de voir se développer un nouvel épisode dans les mois qui suivent est élevé et oscille entre 60 et 85 % (5). Dix pour cent passent à la chronicité en engendrant 85 % des dépenses de santé liées à cette pathologie (6). Dans 20 % des cas, elles nécessitent la prescription d’un arrêt de travail, ce qui représente près d’un tiers des arrêts de plus de six mois et constitue la troisième cause d’invalidité pour le régime général (1). Pour prévenir les risques de désinsertion sociale et professionnelle associée à la chronicisation de cette pathologie, l’optimisation globale du parcours de soins apparaît comme un levier pertinent.
Promotion du parcours optimal
La lombalgie est un motif de consultation fréquent en médecine générale. Elle se place, en effet, au deuxième rang des visites pour les formes aiguës et au huitième pour les formes chroniques. Le médecin généraliste effectue plus des trois quarts des consultations (7) et se trouve par conséquent en première ligne dans la prise en charge et la prévention de la chronicisation de cette pathologie. Face à cette situation, les pistes de réflexion étudiées pour améliorer la qualité et l’efficience des soins ont abouti à une proposition de parcours optimal, qui sera promu auprès des médecins généralistes.
En accord avec les recommandations élaborées successivement depuis 2000 par l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé, la Haute Autorité de santé et la Société française de médecine du travail, ce parcours en trois étapes correspond aux phases d’évolution des lombalgies communes (1).
En phase aiguë ou J0
Dans la pratique, après avoir écarté par l’interrogatoire et l’examen clinique les lombalgies symptomatiques d’origine fracturaire, inflammatoire, tumorale ou infectieuse, ou liées à un tassement vertébral, il est important de rapidement mettre en place des moyens thérapeutiques, pharmacologiques ou non, pour supprimer ou réduire la douleur (7). Après évaluation, le traitement médical antalgique devra être initié très tôt, permettant le maintien d’une activité physique recommandée et évitant ainsi la chronicisation (1).
En phase subaiguë ou S4
Dans les formes subaiguës, la réévaluation des traitements et des facteurs de risque est essentielle. À ce stade, l’efficacité des soins de masso-kinésithérapie active a été démontrée ainsi que l’intérêt d’examens d’imagerie, actes non justifiés en phase aiguë où les effets seraient potentiellement iatrogènes (1). C’est aussi à cette étape qu’il peut être intéressant d’obtenir un avis spécialisé, en particulier s’il existe des risques de passage à la chronicité (1).
En phase chronique ou M3
Au-delà de trois mois d’évolution et en l’absence d’amélioration, il est nécessaire d’orienter le patient vers des consultations spécialisées pluridisciplinaires (1).
Information pour les patients, le grand public et les entreprises
En parallèle des actions vers les professionnels de santé, l’Assurance maladie met l’accent sur la nécessité d’informer les malades et le grand public.
Il semble en effet essentiel d’accompagner les patients, en les rassurant par une communication simple et pratique afin de combattre les fausses croyances comme la nécessité de repos en cas de symptômes, alors que l’intérêt du maintien de l’activité a été démontré. Pour cela, un « livre du dos » pourra être remis au patient par son médecin traitant. Une campagne d’information est prévue pour transmettre au grand public les messages essentiels et lutter contre les idées reçues. Enfin, une large campagne de communication sur l’absentéisme avec des actions ciblées auprès des entreprises devrait compléter les actions prévues dans le troisième plan de santé au travail.
Un projet ambitieux dont la réussite passera par une communication efficace et le soutien des institutions aux praticiens.
* Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés.
** Chaque année, l’Assurance maladie présente au Gouvernement et au Parlement ses propositions relatives à l’évolution des charges et produits au titre de l’année suivante et aux mesures nécessaires pour atteindre l’équilibre prévu par le cadrage financier pluriannuel des dépenses d’assurance maladie (8).
(1) CNAMTS. Propositions de l’Assurance maladie pour 2017.
(2) Fassier JB. Prévalence, coût et enjeux sociétaux de la lombalgie. Revue du Rhumatisme. 2011;78 Suppl 2:S38-41.
(3) Insee. Enquête décennale de santé 2002-2003, p. 517-22.
(4) Rozenberg S. Lombalgie chronique, définition et prise en charge. La Revue du Praticien. 2008;58(3):265-71.
(5) Henrotin Y. Au stade aigu : traiter efficacement pour éviter le passage à la chronicité. Le Concours Médical. 2014;136(9):693-95.
(6) Poiraudeau S, Lefevre-Colau MM, Fayard F et al. Low back pain. EMC-Rhumatol Orthop. 2004;1:295-319.
(7) Depont F, Hunsche E, Abouelfath A. et al. Medical and non-medical direct costs of chronic low back pain in patients consulting primary care physicians in France. Fundam Clin Pharmacol. 2010;24(1):101-8.
(8) Ameli. Rapport Charges et produits. http://www.ameli.fr/ l-assurance-maladie/statistiques-et-publications/rapports-et-periodiques/rapports-charges-produits-de-l-assurance-maladie/rapports-charges-et-produits-pour-2013-a-2017/rapport-charges-et-produits-pour-l-annee-2017.php. Consulté le 06.04.2017.
Promotion du parcours optimal
La lombalgie est un motif de consultation fréquent en médecine générale. Elle se place, en effet, au deuxième rang des visites pour les formes aiguës et au huitième pour les formes chroniques. Le médecin généraliste effectue plus des trois quarts des consultations (7) et se trouve par conséquent en première ligne dans la prise en charge et la prévention de la chronicisation de cette pathologie. Face à cette situation, les pistes de réflexion étudiées pour améliorer la qualité et l’efficience des soins ont abouti à une proposition de parcours optimal, qui sera promu auprès des médecins généralistes.
En accord avec les recommandations élaborées successivement depuis 2000 par l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé, la Haute Autorité de santé et la Société française de médecine du travail, ce parcours en trois étapes correspond aux phases d’évolution des lombalgies communes (1).
En phase aiguë ou J0
Dans la pratique, après avoir écarté par l’interrogatoire et l’examen clinique les lombalgies symptomatiques d’origine fracturaire, inflammatoire, tumorale ou infectieuse, ou liées à un tassement vertébral, il est important de rapidement mettre en place des moyens thérapeutiques, pharmacologiques ou non, pour supprimer ou réduire la douleur (7). Après évaluation, le traitement médical antalgique devra être initié très tôt, permettant le maintien d’une activité physique recommandée et évitant ainsi la chronicisation (1).
En phase subaiguë ou S4
Dans les formes subaiguës, la réévaluation des traitements et des facteurs de risque est essentielle. À ce stade, l’efficacité des soins de masso-kinésithérapie active a été démontrée ainsi que l’intérêt d’examens d’imagerie, actes non justifiés en phase aiguë où les effets seraient potentiellement iatrogènes (1). C’est aussi à cette étape qu’il peut être intéressant d’obtenir un avis spécialisé, en particulier s’il existe des risques de passage à la chronicité (1).
En phase chronique ou M3
Au-delà de trois mois d’évolution et en l’absence d’amélioration, il est nécessaire d’orienter le patient vers des consultations spécialisées pluridisciplinaires (1).
Information pour les patients, le grand public et les entreprises
En parallèle des actions vers les professionnels de santé, l’Assurance maladie met l’accent sur la nécessité d’informer les malades et le grand public.
Il semble en effet essentiel d’accompagner les patients, en les rassurant par une communication simple et pratique afin de combattre les fausses croyances comme la nécessité de repos en cas de symptômes, alors que l’intérêt du maintien de l’activité a été démontré. Pour cela, un « livre du dos » pourra être remis au patient par son médecin traitant. Une campagne d’information est prévue pour transmettre au grand public les messages essentiels et lutter contre les idées reçues. Enfin, une large campagne de communication sur l’absentéisme avec des actions ciblées auprès des entreprises devrait compléter les actions prévues dans le troisième plan de santé au travail.
Un projet ambitieux dont la réussite passera par une communication efficace et le soutien des institutions aux praticiens.
* Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés.
** Chaque année, l’Assurance maladie présente au Gouvernement et au Parlement ses propositions relatives à l’évolution des charges et produits au titre de l’année suivante et aux mesures nécessaires pour atteindre l’équilibre prévu par le cadrage financier pluriannuel des dépenses d’assurance maladie (8).
(1) CNAMTS. Propositions de l’Assurance maladie pour 2017.
(2) Fassier JB. Prévalence, coût et enjeux sociétaux de la lombalgie. Revue du Rhumatisme. 2011;78 Suppl 2:S38-41.
(3) Insee. Enquête décennale de santé 2002-2003, p. 517-22.
(4) Rozenberg S. Lombalgie chronique, définition et prise en charge. La Revue du Praticien. 2008;58(3):265-71.
(5) Henrotin Y. Au stade aigu : traiter efficacement pour éviter le passage à la chronicité. Le Concours Médical. 2014;136(9):693-95.
(6) Poiraudeau S, Lefevre-Colau MM, Fayard F et al. Low back pain. EMC-Rhumatol Orthop. 2004;1:295-319.
(7) Depont F, Hunsche E, Abouelfath A. et al. Medical and non-medical direct costs of chronic low back pain in patients consulting primary care physicians in France. Fundam Clin Pharmacol. 2010;24(1):101-8.
(8) Ameli. Rapport Charges et produits. http://www.ameli.fr/ l-assurance-maladie/statistiques-et-publications/rapports-et-periodiques/rapports-charges-produits-de-l-assurance-maladie/rapports-charges-et-produits-pour-2013-a-2017/rapport-charges-et-produits-pour-l-annee-2017.php. Consulté le 06.04.2017.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes