Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique afin de contribuer au redressement des finances du pays. « Même si le jour de carence ne doit pas être le seul instrument pour lutter contre l'absentéisme des agents, qui est aussi la conséquence de souffrances d'une partie d'entre eux [...], il permet de lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d'euros par an » dans les trois secteurs (État, hôpital, collectivités territoriales), a-t-il déclaré.
Le ministre a précisé ensuite que cette réforme, destinée notamment à « rétablir de l'équité entre le public et le privé », figurerait dans le projet de loi de finances pour 2018, voté cet automne. Un « accompagnement » sera accordé aux « fonctionnaires les plus touchés, parce qu'ils sont les moins bien payés dans l'accès aux soins par exemple », a-t-il ajouté.
Chute de l'absentéisme
Le jour de carence avait été mis en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour les fonctionnaires, puis supprimé par François Hollande en janvier 2014, au grand dam de la Fédération hospitalière de France (FHF). L'ancienne ministre de la Fonction publique du président socialiste, Marylise Lebranchu, avait jugé cette mesure « injuste, inutile et inefficace ».
Cette mesure n'est pas une surprise, elle faisait partie du programme d'Emmanuel Macron. Pendant la campagne présidentielle, ce dernier avait estimé que le jour de carence « avait fait chuter l'absentéisme en 2012 et 2013 avant qu'il ne reparte à la hausse ».
La FHF a accueilli « positivement » le rétablissement du jour de carence tout en réclamant au gouvernement d'aller plus loin :
Le rétablissement jour de carence doit aussi s intégrer ds 1 Plan global soutien au presenteisme et QVT dans les hopitaux plateforme @laFHF
— David Gruson (@GrusonDavid) 6 juillet 2017
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a pour sa part estimé que le gouvernement opposait ainsi les salariés du public et du privé au lieu de « s'occuper des vrais problèmes ».
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