La période estivale n’aura pas apaisé les esprits des salariés de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). L’intersyndicale (CFDT, Sud-santé, CFTC, CFE-CGC, USAP-CGT, FO et UNSA) des personnels appelle à une nouvelle journée de grève le jeudi 17 septembre à 10 heures devant le siège de l’AP-HP pour le retrait de la réforme du temps de travail proposée par le directeur général Martin Hirsch. Ils défileront vers le ministère des Finances.
Martin Hirsch voulait lancer en mai une négociation sur l’application des 35 heures pour les 75 000 agents (hors médecins) des 39 établissements de l’AP-HP, une refonte qui doit permettre selon lui d’économiser plus de 20 millions d’euros et de préserver 4 000 emplois par an.
« Martin Hirsch veut faire passer en force sa réforme, explique Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l’USAP-CGT, en mettant en place des réunions de diagnostic et des expériences autour de la réorganisation du temps de travail au centre hospitalier Sud Francilien et à Cochin, malgré l’opposition des syndicats et du personnel. »
Négociation au point mort
Mardi matin, les syndicats ont déposé leur préavis de grève pour le 17 septembre auprès de Gérard Cotellon, DRH de l’AP-HP. Cette cinquième journée de grève ne devrait pas être aussi forte que les précédentes qui avaient mobilisé entre 4 000 et 8 000 personnes dans les rues. « On ne sera pas aussi nombreux cette fois », précise Rose-May Rousseau. Mais l’intersyndicale semble bien décidée à poursuivre le bras de fer avec la direction. « C’est un mouvement d’unité sociale », rappelle Thierry Amouroux représentant de l’UNSA.
Retenues sur salaires
Un seul mot d’ordre : retrait de la réforme sur la réorganisation du temps de travail et demande de remboursement des retenues sur salaires pour fait de grève. « L’AP-HP doit des milliers de jours aux agents, poursuit Rose-May Rousseau, pour l’instant, Martin Hirsch n’a rien mis sur la table. » Le dialogue social semble rompu et la confiance n’est plus là. Le 9 septembre dernier, l’intersyndicale a prévenu dans un courrier adressé au Premier ministre, Manuel Valls et à Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, que le « plan Hirsch » amplifiera la dégradation des conditions de travail.
L’intersyndicale estime que les conséquences de cette réforme auront un impact sur la qualité de prise en charge des patients, sur le quotidien des salariés et de fait sur celle des praticiens hospitaliers. « Les agents ont le sentiment qu’on se moque d’eux et qu’on les méprise. Il n’y a plus de dimension humaine », réagit Isabelle Chaumont-Huyet, secrétaire générale de la CFDT. Du côté de Sud-santé, le syndicat appellera les salariés de l’AP-HP à faire barrage aux socialistes aux prochaines élections régionales, s’ils ne prennent pas leurs responsabilités.
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