DE NOTRE CORRESPONDANTE
À MOINS D’UN AN de l’ouverture de l’institut universitaire du cancer (IUC), Thierry Philip et André Syrota, les deux émissaires mandatés en début d’année par Marisol Touraine, viennent in extremis de remettre le projet sur les rails. Le feu couvait... Début mars, les acteurs de la cancérologie privée avaient interrompu leur participation au projet, dénonçant l’absence de projet médical et le manque total de concertation.
« En 2004 pourtant, le projet d’institut universitaire du cancer axé sur la recherche et l’innovation, impliquant les acteurs du public comme du privé, avec un budget de 300 millions d’euros, c’était une idée fabuleuse ! », raconte le chirurgien Jean-Luc Manenc, représentant les praticiens de la cancérologie privée au sein du groupement de coopération sanitaire (GCS) de Midi-Pyrénées.
Mais ces dernières semaines, le secteur libéral avait manifesté son très vif mécontentement. Principale crainte des praticiens : que cet IUC ne soit qu’un hôpital de cancérologie de plus, qui accueille les services de l’institut Claudius Regaud (le centre de lutte contre le cancer de Toulouse) et le service hématologie du CHU, marginalisant in fine le secteur privé. Une telle fronde ne pouvait passer inaperçue. De fait, les acteurs de la cancérologie privée représentent au sein du GCS 14 établissements de soins disséminés dans la région, trois centres de radiothérapies privés... Ils traitent 40 % des chimiothérapies, 60 % de la chirurgie et 70 % des radiothérapies.
Partage de la gouvernance.
Face à cette incompréhension, les deux émissaires du gouvernement ont entendu les doléances du privé. À ce jour, l’incendie semble éteint. « Depuis neuf ans, les acteurs du secteur privé ont toujours souhaité faire partie du projet oncopole, mais ils ont trouvé que sa mise en œuvre était longue, et ils n’avaient pas tout à fait tort ! », a reconnu Thierry Philip. « Aujourd’hui le dialogue est renoué et nous proposons aux acteurs publics et privés de se réunir en urgence pour bâtir le détail du projet médical de l’IUC » précise-t-il.
Les 120 praticiens du GCS se donnent quand même 4 mois pour valider ce projet définitif. « Nous nous réjouissons car la gouvernance du futur établissement inclura le secteur privé », souligne Jean-Luc Manenc.
Les émissaires du gouvernement ont apporté des garanties. « Actuellement, 10 structures juridiques composent le projet, mais à terme il y en aura deux et le secteur privé en fera partie », ont-ils assuré.
Marisol Touraine devrait dévoiler avant fin avril le projet définitif de l’IUC qui se déploierait sur les trois sites de Rangueil, Purpan et de l’Oncopole.
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