Les prix des lunettes, prothèses dentaires et auditives varient fortement d'un département à l'autre, entraînant des disparités dans le reste à charge des patients, selon des calculs de la Mutualité française dévoilés lors de ses Journées de rentrée.
Si Emmanuel Macron a promis, d'ici à 2022, un reste à charge zéro pour ces trois postes – et le Premier ministre Édouard Philippe des « offres » de complémentaires assorties de remboursements – pour l'heure, les patients financent directement 24 % de leurs soins d'optique, 23 % de leurs soins dentaires et plus de la moitié (56 %) des frais d'audioprothèses (contre un peu plus de 8 % pour l'ensemble des soins et 2,3 % des soins hospitaliers).
Mais ces chiffres recouvrent de fortes disparités territoriales. En 2016, le prix d'une paire de lunettes – 437 euros en moyenne – varie de 271 euros en Ariège à 513 euros à Paris, soit près du double. En tenant compte des garanties les plus souscrites auprès des complémentaires, le reste à charge moyen s'élève à 167 euros, selon les calculs de la Mutualité. Mais en Ariège, le patient débourse seulement 4 euros en moyenne, contre 236 euros dans la capitale.
Ajustement des prix au pouvoir d'achat
Côté dentaire, le prix moyen d'une prothèse – 452 euros sur toute la France – est le plus bas dans le Cantal (376 euros) et le plus élevé dans le département francilien des Yvelines (544 euros). Le reste à charge, de 55 euros en moyenne au national, est « nul dans les Ardennes » alors qu'il atteint 146 euros dans les Yvelines.
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— Mutualité Française (@mutualite_fr) 28 septembre 2017
Les prothèses auditives sont toujours synonymes de reste à charge, quel que soit le département. Leur prix moyen – 1 525 euros – est minimal en Mayenne (1 118 euros) et maximal en Haute-Saône (1 726 euros). Avec la garantie la plus souscrite (remboursement de 498 euros), le reste à charge moyen atteint 856 euros sur l'ensemble du territoire, contre 477 euros en Mayenne et 1 049 euros en Haute-Saône.
Pour expliquer ces écarts, le président de la Mutualité avance « une tendance à ajuster les prix au pouvoir d'achat des patients, lorsque les tarifs sont libres ». Ainsi, « autour des grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille, les tarifs sont plus élevés que dans des départements moins urbanisés », observe-t-il.
« Rien ne justifie ces écarts de prix sur le plan médical », fait valoir le patron de la Mutualité. L'objectif gouvernemental d'un reste à charge zéro « n'est pas qu'une question de remboursements, il faut aussi agir sur les tarifs, sans quoi les prix augmenteront avec les prises en charge », prévient une fois de plus Thierry Beaudet.
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