Radiologues et biologistes consternés et menaçants

IlS N’Y ONT PAS échappé... Habitués depuis plusieurs années à être ciblés dans le cadre des plans d’économies, radiologues et biologistes subissent à nouveau les foudres du gouvernement à travers des baisses programmées de tarifs à hauteur de 170 millions d’euros. Une décision budgétaire qui devra se traduire par des mesures de nomenclature (décotes) dans ces deux spécialités, avec l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (UNCAM) aux manettes. Une fois encore, le gouvernement a invoqué « dans la continuité des années précédentes » l’existence de « gains de productivité » dans ces deux disciplines grâce à « l’automatisation de certains examens biologiques et radiologiques ».

Président du Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), le Dr Claude Cohen oscille entre fatalisme et exaspération. « Qu’est ce que vous voulez que je vous dise ? Ça fait la sixième année de suite qu’on nous vise ! Un quinquennat entier de baisse des tarifs ! Trop, c’est trop. Mettez vous à la place des médecins concernés : ça se payera dans les urnes en 2012. Et les biologistes voient beaucoup de gens. » Quid des gains de productivité en biologie ? « Avec ce genre de raisonnement, s’agace le Dr Cohen, on peut aller à l’infini dans les baisses de tarifs. La réalité, c’est que nos marges ont chuté, que les jeunes ont des prêts qu’ils ne peuvent pas rembourser... »

Du côté des radiologues, c’est l’incompréhension totale qui domine. Le Dr Jacques Niney, patron de la puissante fédération du secteur (FNMR), réclame des « éclaircissements très rapides » pour mesurer la portée exacte des efforts demandés. « Nous avons négocié et signé l’an passé un plan pluriannuel d’économies en radiologie pour 2011 et 2012 d’environ 190 millions d’euros, explique-t-il. Si c’est uniquement de cela qu’il s’agit dans le PLFSS, OK. Mais si cela signifie des mesures d’économies supplémentaires, il y aura clairement rupture de contrat et de confiance. On sera dans un tout autre registre, et cela risque d’être très préjudiciable à certains en 2012 ». À bon entendeur.