Pendant plus de 30 ans, le Dr Serge Petit a exercé comme médecin généraliste à Descartes, une commune de moins de 4 000 habitants dans l'Indre-et-Loire, définie comme une zone médicalement sous-dotée par la tutelle sanitaire régionale. Ce praticien est aujourd'hui très en colère contre le système de permanence des soins et le fonctionnement de la maison de santé pluridisciplinaire de sa commune. À la retraite depuis près de quinze ans, il ne comprend pas que ses confrères en activité ne s'impliquent pas plus dans les tours de garde.
« Le jour de Noël, j'ai été contacté par des amis qui n'ont pas réussi à joindre un médecin. Moi-même je suis tombé sur un répondeur à la maison de santé. Les médecins ont le droit au repos et aux vacances mais les patients ont aussi le droit de se faire soigner », déclare le Dr Petit au « Quotidien ».
« Personne ne veut travailler »
Pour ce praticien qui a aussi été maire de sa commune de 1989 à 2001, l'organisation des gardes actuelles n'est pas « au rendez-vous ». Trois médecins « dont un proche de la retraite » travaillent en maison de santé et un quatrième exerce seul en cabinet libéral. Il suffit que ce dernier parte en congés et que la maison de santé ferme ses portes pour que la commune passe de quatre à zéro médecins en un instant. Une organisation aberrante à ses yeux.
« Pendant presque 40 ans, j'ai organisé les tours de garde avec les confrères chaque week-end et jours fériés, sans oublier que les jours ouvrables et la nuit, il y avait toujours un praticien joignable. Aujourd'hui, personne ne veut travailler et on me traite de dinosaure », lance-t-il.
« En cas d'urgence, le patient doit aller à Loches, à près de 40 km, ou à Châtellerault, situé à 25 km. Comment fait une personne handicapée ? Elle appelle le 15 et croyez-vous que c'est économique pour la Sécurité sociale ? », ajoute-t-il.
Sans détour, le Dr Petit demande aux élus d'agir vite. Pour lui, les solutions sont toutes trouvées : « revenir sur le volontariat des gardes et instaurer une permanence des soins au sein des maisons de santé pluridisciplinaires ». Pas sûr que cette idée fasse l'unanimité parmi ses confrères en exercice.
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