Le Dr Pierre de Haas, généraliste, exerce dans une vaste maison de santé, installée au cœur de Pont d’Ain, une commune de 2 600 habitants, à environ trois quarts d’heure, de Bourg-en-Bresse.
Dans cette structure de 1 000 m2, on trouve six généralistes, deux infirmières, deux kinésithérapeutes, une sage-femme libérale, une orthophoniste, une neuro-psychologue, une podologue, une diététicienne et une ergothérapeute. Tous et toutes travaillent en lien étroit avec les deux pharmaciens, associés au sein d’une même officine, située juste à côté. « Le parcours de soins coordonné présente quelques spécificités au sein d’une maison de santé. Plutôt que de parler de circuit court, je préfère la notion de parcours horizontal de soins de premier recours », explique le Dr Haas, qui préside la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS). « Dans près de 90 % des cas, toutes les ressources, disponibles au sein de la maison, suffisent pour bien soigner nos patients qui ne passent pas leur vie à l’hôpital », ajoute le Dr de Haas.
Ce dernier prend l’exemple d’un patient au diabète mal équilibré. « La première solution qu’on va lui proposer sera d’entrer dans ce parcours de soins horizontal, explique-t-il. Et on va mettre autour de lui toute une équipe de premier recours, avec le généraliste, l’infirmière, la diététicienne, le podologue, pharmacien… Et chacun jouera son rôle pour permettre d’équilibrer le diabète de ce patient et prévenir les risques de complications, avec une très bonne connaissance de ce que font les uns et les autres. Cela ne veut pas dire que nous n’avons jamais besoin de la médecine de deuxième ou de troisième recours. Si, à un moment, le diabète de ce patient reste très déséquilibré et que j’estime avoir atteint mes limites sur un plan thérapeutique, je n’hésiterais pas une seconde pour l’adresser à un diabétologue, avec un document médical de synthèse le concernant. »
Vers une « équipe » traitante
En général, on ne trouve assez peu de médecins spécialistes au sein des maisons de santé. « Cela peut arriver dans certaines structures installées dans des grandes villes. Mais la logique est alors souvent celle d’une mutualisation des moyens ou des locaux. Car sinon, une maison de santé est d’abord centrée sur les soins primaires », souligne le Dr de Haas.
Selon lui, la réforme du médecin traitant présente des aspects positifs. « Mais dans une maison de santé, on partage la prise en charge de 40 à 50 % des patients au sein d’une équipe. Et je pense qu’il serait intéressant de considérer cette réforme du médecin traitant comme une première étape dans des structures comme les nôtres. L’étape suivante serait de réfléchir à la notion d’une équipe traitante. Ce qui n’empêcherait pas le patient de continuer à choisir d’être suivi plutôt par tel généraliste ou telle infirmière. Mais tout en ayant l’assurance que c’est toute une équipe de premier recours qui pourra le prendre en charge, si nécessaire. »
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