Le président de la Mutualité française, Éric Chenut, a fait bonne figure mais les congressistes sont restés sur leur faim ce mercredi matin. Car c'est une première : contrairement à 2018 et à tous ses prédécesseurs depuis 40 ans, Emmanuel Macron n'a pas honoré de sa présence le 43e congrès de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) qui se tient à Marseille jusqu'à vendredi ; le chef de l'État s'est contenté d'une allocation à distance sous la forme d'un message enregistré.
Bâtir ensemble
La vidéo d'une quinzaine de minutes relevait davantage du teasing pour le Conseil national de la refondation (CNR) qu'il va inaugurer demain à Marcoussis, dans l'Essonne, que d'un discours d'annonce de sa politique en matière de santé et d'accès aux soins pour son second quinquennat.
« Comme je l'ai dit dès mon investiture, nous devons aujourd'hui inventer quelque chose de nouveau, une manière nouvelle de débattre, a indiqué le président de la République dans son propos. Pas une nouvelle institution — nous en avons déjà suffisamment — mais la méthode pour bâtir et construire ensemble. Dans celle-ci, vous aurez toute votre place, notamment dans les chantiers de la santé et du grand âge. »
En 2018, le « 100 % santé » comme marqueur social, et maintenant ?
Au précédent congrès à Montpellier, en 2018, Emmanuel Macron avait célébré la signature de l'accord sur le 100 % santé (réforme du reste à charge zéro), marqueur social de son programme et il avait aussi présenté l'ébauche de la stratégie « Ma santé 2022 ». Et maintenant ? « Quand on regarde la situation en face, nous savons que nous devons encore renforcer notre système de santé, prendre soin de celles et ceux qui soignent encore fortement sous tension et engager un virage profond : celui du sens et de la prévention », a affirmé Emmanuel Macron, ce matin.
Les débats du CNR seront l'occasion « d'avoir des solutions plus adaptées sur le terrain, qui redonnent plus de liberté et de marges de manœuvre aux soignants, à l'hôpital et hors de l'hôpital, sur les territoires ».
Simplifier la télémédecine, généraliser les SAS
Surtout, le chef de l'Etat entend « renforcer l'accès à la santé partout » afin de « permettre à tous les patients d'avoir accès à un médecin où qu'ils résident », en premier lieu les plus âgés, les malades chroniques et les personnes handicapées. « Trop nombreux sont aujourd'hui nos compatriotes à ne pas avoir de médecin traitant et à avoir de plus en plus de difficultés à avoir accès à des spécialistes. Cette situation n'est pas acceptable », a-t-il insisté.
Des « mesures structurantes sont déjà à l'œuvre », a plaidé le président de la République, citant le développement des maisons et centres de santé ou encore le « formidable essor de la télémédecine qu'il nous faut encore simplifier et généraliser ».
Du côté des urgences, il a salué « la généralisation en cours des SAS (services d'accès aux soins) pour les soins non programmés et les éléments de régulation que nous avons en particulier su développer cet été, qui ont permis d'améliorer cet accès ».
Dans la logique de ses engagements de campagne, Emmanuel Macron a insisté sur sa volonté de donner un nouveau souffle aux politiques de prévention qui passeront notamment par l'école et par les bilans de santé aux différents âges de la vie qu'il avait déjà évoqués dans son programme présidentiel.
Jeudi, le président de la Mutualité fera, lui, l'aller-retour vers l'Essonne pour participer à l'inauguration du CNR, alors que nombre d'autres acteurs du champ social se sont fait porter pâle. « Partout où le débat sera possible et utile, la Mutualité apportera sa contribution », a défendu Éric Chenut, patron de la FNMF, dans son discours d'ouverture du congrès. Il devrait en rendre compte aux militants mutualistes vendredi jour où la présence du ministre de la Santé et de la Prévention a, en revanche, été confirmée.
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