POURQUOI ne pas mettre sur pied un front de riposte intersyndical ? Cela n’est pour le moment qu’une idée lancée par Union Généraliste (UG, issue de la fusion entre la FMF-G et Espace Généraliste), mais elle pourrait faire son chemin, à en croire le Dr Claude Bronner, l’un de ses coprésidents.
Point de départ de ce projet, un questionnaire envoyé aux adhérents d’UG qui sonde leurs états d’âme vis-à-vis des projets de décrets les concernant (en application de la loi HPST et du PLFSS). Près de 1 000 questionnaires ont été retournés, qui dénoncent en premier lieu, et très fermement, l’obligation de déclarer les congés à l’Ordre, dans le cadre de la continuité des soins en médecine ambulatoire. Viennent ensuite les contraintes pour aller consulter en zone sous-dotée (contrat santé solidarité), le fait que le « C » à 23 euros n’est toujours pas en vigueur, le refus du droit à la cotation « CS » pour les spécialistes de médecine générale et la taxation des feuilles de soins papier.
Le questionnaire demande ensuite aux médecins de hiérarchiser les moyens de riposte éventuels. Les adhérents d’UG répondent d’abord par la grève de la télétransmission, suivie de peu par la grève des relations avec les caisses primaires. La fermeture des cabinets n’emporte l’adhésion que d’une minorité d’entre eux. « Je suis un peu déçu que les médecins ne veuillent pas fermer leur cabinet, concède le Dr Jean-Paul Hamon, autre coprésident d’UG. Il y a un décalage entre l’exaspération manifestée par les médecins et la modération de la riposte envisagée ».
Un mécontentement fédérateur?
Pour répliquer à ce « harcèlement » et à ces vexations, le Dr Bronner voudrait bâtir un front uni en médecine générale. « Les médecins se rendent compte que les grèves, ça ne prend pas, concède-t-il. Car pour qu’elles soient efficaces, il faudrait qu’elles durent longtemps », au risque de se mettre à dos les patients. Son plan consiste à prendre son bâton de pèlerin et d’aller voir les autres syndicats (la CSMF, MG-France et le SML) pour les convaincre de construire « une intersyndicale d’action et de revendication, car sur beaucoup de sujets de mécontentement, nous sommes parfaitement en phase ».
Si Union Généraliste juge qu’une grève de la télétransmission pourrait être un moyen de protestation efficace, l’idée d’une fermeture des cabinets n’est pas écartée, même si Claude Bronner entend ne rien décider sans l’aval des autres organisations : « Si nous arrivons à mettre sur pied un front intersyndical, l’opinion des médecins sur la nature des actions à entreprendre pourrait évoluer ».
Jean-Paul Hamon plaide lui aussi pour une mobilisation unitaire : « Quand les syndicats s’entre-déchirent, cela réjouit les ennemis de la médecine libérale ». Et si les autres syndicats ne suivent pas ? « Nous lancerons quand même notre mot d’ordre de grève de la télétransmission, affirme Jean-Paul Hamon, car les médecins généralistes sont laminés, et chaque fois qu’on nous annonce une nouvelle mesure vexatoire, ce sont des plaques qui se dévissent ».
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