Ce quadra, « marcheur » de la première heure, a souvent été dépeint comme le jeune homme pressé de la Macronie. Et ça tombe bien, alors que la pandémie impose décisions rapides et changements de cap. Olivier Véran détonne par rapport à ses prédécesseurs. Non que ces derniers n’aient été confrontés avant lui à des crises sanitaires. Mais, à la différence des précédents locataires de l’avenue de Ségur qui ont pu prendre la température avant de lancer des réformes, ce ministre-là a toujours été sur le pont. Et le voilà encore entièrement accaparé par l’urgence. Il faut croire qu’il a le profil pour ce genre de mission et qu’il plaît au plus haut niveau puisqu’il a été confirmé à son poste lors du changement de gouvernement, abandonnant le dossier des retraites comme pour mieux coordonner la riposte à cette catastrophe sanitaire qui mobilise la totalité de l’équipe en place.
Il dispose, pour y arriver, de plus d’un atout dans son jeu. Comme Agnès Buzyn, il est médecin, ce qui, dans le contexte actuel, le qualifie à la fois aux yeux du grand public, des autorités scientifiques et des personnalités politiques. Il a un passé de leader syndical, qui lui donne la légitimité qui convient aux yeux de ses pairs. Et, pour avoir été aux avant-postes à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, il connaît les arcanes parlementaires, ce qui fait à la fois gagner du temps et de l’efficacité.
Obligation de résultat ? Dans la gestion de l’épidémie, il fait preuve en tout cas de pédagogie et de volontarisme. C’est peut-être sur ces deux points qu’il sera jugé en fin de compte. Mais aussi sur un autre front : car il lui faut à la fois pacifier un monde de la santé secoué par le Covid et en quête de reconnaissance, tout en réformant le secteur de la cave au grenier à vitesse grand V. Un exercice d'équilibriste.
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