LORSQU’ON interroge Peter Lewton-Brain sur sa double vie professionnelle, il répond dans un beau sourire blond après quelques secondes d’hésitation : « That’s my calling » (tel est mon destin). Né à Londres, il a commencé ses études de danse et de kinésiologie à New York, à l’école de l’American Ballet de George Balanchine. Danseur étoile à Lisbonne, il a ensuite été engagé aux Ballets de Monte Carlo en tant que premier danseur. Puis il a mené de front la danse, un BA (bachelor of arts, équivalent licence) et des études d’ostéopathie à Nice. Aujourd’hui, il exerce son second métier, l’ostéopathie donc, tout en gardant un pied (une pointe !) dans sa passion, en donnant notamment des cours d’anatomie, de danse classique et d’histoire de la danse. Depuis 2006, il dirige l’association qu’il a fondée, l’ADMR, basée à Monaco. Il fait également partie du bureau de direction de l’IADMS (Association internationale de danse médecine et sciences) aux États-Unis. « Tout ce qui bouge est vivant. Le mouvement bien organisé, c’est la santé. La maladie, c’est le désordre (Disease is disorder). Le facteur organisant, c’est le rythme, lorsque le temps et l’espace sont unifiés », explique-t-il.
Savoir parler aux danseurs.
Son association, l’ADMR, se préoccupe de la santé du danseur, étudiant tout moyen de diminuer les facteurs de risque et donnant des clefs au danseur pour améliorer ses performances. « 80 % des blessures chez le danseur, c’est de la chronicité. Donc un grand travail de prévention est à faire ». À l’École supérieure de danse de Cannes, il a créé un pôle Santé, qui offre une permanence, avec deux ostéopathes, un psychologue, un psychiatre, plusieurs nutritionnistes. « Après l’installation du Wellness Program au New York City en 2001, nous avons pu constater en un an 40 % de dépenses de santé en moins (soit 240 000 dollars) », argue-t-il encore.
L’ADMR s’emploie donc à proposer au danseur une éducation à la santé, tout en s’adressant au praticien afin qu’il sache reconnaître les spécificités du danseur. Le Dr Jacques Rit, orthopédiste, préside l’association. « Lui sait parler aux danseurs. Il sait par exemple comment expliquer à un danseur qu’il ne pourra pas danser pendant 10 jours », indique Peter Lewton. « Il s’agit avant tout d’un accompagnement du danseur, explique le chirurgien , depuis le début de ses études et à chaque étape de sa carrière. Un accompagnement qui se doit d’être discret, efficace et non contraignant. »
L’association réfléchit par ailleurs à la création d’un « passeport santé », sorte de carnet de santé propre au danseur, qui débute généralement sa carrière à un très jeune âge. Dans ce document seraient rapportés les différents traitements qu’il aurait été amené à prendre et leur efficacité.
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