La prestigieuse revue scientifique américaine « Science » a annoncé jeudi la rétractation - sans l’accord de l’auteur - d’une étude publiée en décembre* reprise par plusieurs grands quotidiens, dont le « New York Times », sur les attitudes du grand public à l’égard du mariage homosexuel. L’étude concluait que les gens pouvaient changer d’avis sur la question sensible du mariage gay après une brève conversation en face à face avec des personnes impliquées, comme des militants LGBT (lesbiennes, gays, bi ou transsexuels).
Ces travaux publiés le 12 décembre avaient été effectués par Michael LaCour, un étudiant en sciences politiques à l’université de Californie (Los Angeles), sous la direction du professeur Donald Green, un politologue renommé de l’Université Columbia (New York). Des doutes ont surgi lorsque deux doctorants ont, dans le cadre de leurs propres travaux, constaté des données mal interprétées.
Sollicité, l’auteur, Michael LaCour, a refusé de fournir les données qu’il avait utilisées pour parvenir à ses conclusions. La semaine dernière le professeur Green - avec qui collabore un des deux doctorants - demandait lui-même l’annulation de l’étude.
Mensonges et irrégularités
La revue « Science » avance trois raisons pour cette rétractation. La première est que contrairement à ce qu’affirmait Michael LaCour, les personnes interrogées pour son analyse n’ont pas reçu de dédommagements financiers. L’auteur a également menti en affirmant que la recherche avait été financée par le Williams Institute et la Ford Foundation entre autres. Enfin, des irrégularités statistiques ont été décelées dans certaines réponses et « Science » souligne l’incapacité des auteurs à produire les données originales sur lesquelles reposent les conclusions de leurs travaux. L’auteur de l’article contesté continue de nier, par la voix de son avocat, toute tentative de fraude.
Après avoir reçu le 19 mai une lettre du professeur Green demandant la rétractation de l’étude, « Science » avait déjà diffusé un éditorial le 20 mai exprimant sa préoccupation au sujet de cette publication et aussi pour mettre en garde les lecteurs sur le fait qu’il y avait de sérieux doutes sur la validité des conclusions de ces travaux.
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