En 2005, une équipe japonaise avait identifié la protéine, présente à la surface des spermatozoïdes, qui permet la reconnaissance puis la fusion à un ovocyte. Il l’avait appelé Izumo, du nom d’un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon. Jusqu’à présent, on ignorait où Izumo se fixait. Les chercheurs de l’Institut Wellcome Trust Sanger Institute, à Cambridge, viennent de compléter le travail de leurs confrères en décrivant, chez la souris, un récepteur de l’acide folique à la surface de l’ovocyte. Cette fois, les chercheurs l’ont appelé Juno, en référence à la déesse romaine de la fertilité.
Une liaison qui se faisait discrète
Dans leur article publié sur le site de « Nature », Enricha Bianchi, Brendan Doe, David Goulding et Gavin Wright expliquent comment ils ont fabriqué une version artificielle d’Izumo et s’en sont servi pour passer en revue toutes les protéines isolées à partir d’un ovocyte et déterminer celles capables de se fixer sur Izumo. C’est ainsi qu’ils ont découvert que seule Juno avait cette caractéristique.
Les auteurs ont ensuite démontré chez plusieurs espèces de mammifères, dont l’homme, qu’un ovocyte privé de ce type de récepteur ne pouvait pas être fertilisé in vitro. Il s’agirait donc d’un mécanisme au minimum partagé par de nombreuses espèces de mammifères, voire par toutes. La perte très rapide de la protéine Juno juste après la fertilisation expliquerait en outre le blocage de la pénétration de nouveaux noyaux de spermatozoïdes, afin d’éviter la polyspermie.
Selon Enricha Bianchi, citée dans un communiqué de presse diffusé par l’Institut Wellcome Trust Sanger, « c’est la première fois que l’on met en évidence un mécanisme de reconnaissance ovocyte spermatozoïdes, la force de la liaison entre les deux protéines est très faible, ce qui explique pourquoi cette relation est restée inaperçue jusqu’à présent ». Les chercheurs anglais vont maintenant analyser des ovocytes issus de femmes stériles, pour vérifier sur une modification, voire une absence, de la protéine Juno pourrait être impliquée.
Enrica Bianchi et al, Juno is the egg Izumo receptor and is essential for mammalian fertilization, Nature, publication en ligne du 16 avril 2014.
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