Il ne sera probablement pas possible d'étendre la durée de vie maximale des individus dans le futur, indique une étude publiée par l’« Albert Einstein College of Medicine » dans la revue « Nature ». En effet, bien que l'espérance de vie moyenne des individus a augmenté de façon quasiment régulière depuis le XIXe siècle, du fait, notamment, de progrès en santé publique et en nutrition, la durée de vie maximale a, elle, déjà atteint son plafond.
Selon le Dr Jan Vijg, professeur de génétique et auteur principal de l'étude « les démographes autant que les biologistes estiment qu'il n'y a aucune raison de penser que l'augmentation de la durée de vie maximale va bientôt s'arrêter. Mais nos données suggèrent que c'est déjà fait et que cela s'est produit dans les années 1990. »
À partir de 100 ans, les gains en années de vie diminuent
Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont procédé en deux temps.
Ils ont d'abord analysé les données de la « Human Mortality Database », une base de données qui regroupe des informations sur la population et la mortalité dans plus de 40 pays. Ils ont constaté que, dans ces pays, l'espérance de vie moyenne des individus avait augmenté de façon régulière au fil des années depuis 1900. Mais ils se sont également aperçus que les gains en années de vie pour les personnes âgées de 100 ans et plus atteignaient leur maximum aux alentours de 100 ans puis diminuaient rapidement ;et ce quelle qu'ait été l'année de naissance des individus.
Un optimum fixé à 125 ans
L'équipe de Jan Vijg s'est ensuite penchée sur les données relatives aux âges maximaux de décès répertoriés dans une base de données internationale sur la longévité des individus (« International Database of Longevity »). Les scientifiques se sont intéressés aux personnes ayant vécu jusqu'à 110 ans au moins entre 1968 et 2006 dans les quatre pays ayant le plus grand nombre de centenaires (Japon, France, États-Unis, Royaume-Uni). Chez ces supercentenaires, l'âge du décès avait reculé de façon rapide entre 1970 et le début des années 1990, puis atteint un plateau vers 1995.
En analysant les données sur les âges maximaux de décès, les chercheurs ont ainsi pu établir à 115 ans la durée de vie moyenne maximale et à 125 ans la limite absolue de durée de vie. Selon eux, Jeanne Calment, la doyenne de l'humanité décédée en 1997 à l'âge de 122 ans était donc, en quelque sorte, « une aberration statistique ».
Augmentation de la vie en bonne santé, pas de la durée de vie
Pour le Dr Vijg, « bien qu'il soit concevable que les progrès thérapeutiques puissent faire reculer la longévité au-delà des limites que nous avons calculées, de telles avancées impliqueraient de passer outre les nombreux facteurs génétiques qui semblent être impliqués dans la détermination de la durée de vie ». Selon lui, « les moyens mis en œuvre pour augmenter la durée de vie auront plutôt un effet sur l'allongement de la durée de vie en bonne santé », que sur la durée de vie elle-même.
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