Impensable pour les soignants, l’association pour le Droit à mourir dans la dignité (ADMD), connue pour son action militante en faveur de l’euthanasie, s’est pourtant officiellement installée dans le décor de l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), à Paris. Et cela, grâce au ministère de la Santé qui l’a agréée (mandat de trois ans) pour représenter les usagers au sein des établissements hospitaliers. « C’est un peu faire entrer le loup dans la bergerie », reconnaît le Pr Didier Journois, président du groupe de réflexion éthique de l’hôpital. « Nous n’y pouvions toutefois pas grand-chose. J’aurais préféré que d’autres représentants d’usagers soient présents car l’euthanasie n’est ni un problème d’hôpital, ni un problème médical. Mais l’HEGP a toujours tenu à être ouvert aux courants de pensée », ajoute-t-il.
C’est dans ce cadre que les associations tiennent une permanence dans la maison des usagers, une présence encadrée par la signature de conventions. Sollicitée par l’ADMD, la direction de l’hôpital a donc établi, « au même titre que pour la vingtaine d’autres associations présentes à l’HEGP », une convention qui limite son rôle à informer les patients et les usagers sur les dispositions de la loi Leonetti (directives anticipées, personne de confiance, consentement éclairé, etc.). Et l’hôpital de préciser que l’association « ne se rend pas au lit des malades ».
Pour les soignants, le point difficile reste que cette convention a été signée « sans aucune concertation », comme le regrette le Dr Florian Scotté, responsable des soins de support à l’HEGP. L’oncologue fait état de plusieurs « troubles » causés par la présence de l’ADMD. « Nous avons été confrontés à plusieurs situations difficiles avec des familles ou proches qui revendiquaient un geste d’euthanasie active depuis la tenue de la première permanence de l’ADMD dans nos murs, fin janvier. Cette demande émanait du sentiment d’autorisation de ce geste illégal par l’hôpital en raison de sa présence », affirme-t-il, en souhaitant voir annuler cette convention. En attendant, un accord semble avoir été trouvé entre soignants et direction pour la mise en place d’une formation, au sein de l’hôpital, sur les dispositions légales concernant la fin de vie.
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