La nécroptose expliquerait la mort neuronale dans la maladie d’Alzheimer

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Publié le 25/07/2017
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Crédit photo : Deanna Dent, Arizona State University

Le mécanisme par lequel les neurones meurent lors de la maladie d’Alzheimer demeure inconnu. Des chercheurs américains exposent dans « Nature Neuroscience » leur découverte : c’est la nécroptose (une forme programmée de nécrose) qui est en cause. Une piste pour de nouveaux traitements.

La nécroptose serait liée à la sévérité de la maladie, à la perte de tissu et de masse cérébrale, ainsi qu’au déclin cognitif. Son rôle central avait déjà été montré dans la sclérose en plaques et dans la sclérose latérale amyotrophique. Il l’est maintenant dans la maladie d’Alzheimer (MA).

Elle est déclenchée par un trio de protéines : RIPK (receptor-interactive protein kinase) 1, RIPK3 et MLKL (mixed lineage kinase domain-like). Quand RIPK1 et RIPK3 s’assemblent pour former une structure filamenteuse connue comme le nécrosome, elles peuvent activer MLKL, ce qui affecte les mitochondries et mène finalement à la mort neuronale.

L’équipe américaine a mesuré (sur des échantillons prélevés post-mortem) les niveaux des trois protéines dans le gyrus temporal, une région cérébrale particulièrement affectée par la perte neuronale pendant l’avancée de la MA. Ils ont constaté que les niveaux de ces protéines augmentaient pendant la nécroptose. Ils ont aussi observé des niveaux élevés de RIPK1 et de MLKL dans les tissus cérébraux de patients atteints de MA, par rapport à des tissus prélevés chez des individus sains.

Une santé cognitive affectée par les niveaux élevés de protéines de la nécroptose

A posteriori, les chercheurs ont aussi repris les scores cognitifs des patients chez lesquels le tissu cérébral avait été prélevé post-mortem : ils ont constaté une association significative entre niveaux élevés de RPLK1 et de MLKL, et scores cognitifs bas. Ils ont ensuite cherché à valider leur théorie sur un modèle murin. En inhibant la nécroptose chez des souris, ils ont constaté que la perte cellulaire était limitée et que cela améliorait aussi les tâches liées à la mémoire spatiale. Ce qui offre l’espoir de nouvelles thérapeutiques.


Source : lequotidiendumedecin.fr